Présentation de l'éditeur :
Depuis que j'ai quitté les Etats de mon père, et que je voyage sous ce déguisement pour hâter l'expérience dont j'aurai besoin, si je règne un jour, je n'ai fait nulle part un séjour si long qu'ici, à quoi donc aboutira-t-il ? Mon père souhaite que je me marie, et me laisse le choix d'une épouse. Ne dois-je pas m'en tenir à cette Princesse ? Elle est aimable, et si je lui plais, rien n'est plus flatteur pour moi que son inclination ; car elle ne me connaît pas. N'en cherchons donc point d'autre qu'elle ; déclarons-lui qui je suis, enlevons-la au Prince de Castille qui envoie la demander. Elle ne m'est pas indifférente ; mais que je l'aimerais sans le souvenir inutile que je garde encore de cette belle personne que je sauvai des mains des voleurs. (Acte I, scène IV)
Biographie de l'auteur :
Quand les Comédiens italiens ordinaires du Roi représentèrent pour la première fois Le Prince travesti, le 5 février 1724, Marivaux n'avait encore donné à l'autre troupe privilégiée, celle des Comédiens français, que sa tragédie d'Annibal (en décembre 1720), qui avait eu peu de succès, mais déjà trois comédies aux Italiens, Arlequin poli par l'amour, La Surprise de l'amour et La Double Inconstance, soit une féérie, une comédie psychologique dont les personnages appartenaient à l'aristocratie aisée, et une pièce complexe, au dénouement heureux, dont le cadre était la cour d'un Prince. Sous la désignation de "comédies", Marivaux présentait, et continuera à présenter, des oeuvres extrêmement différentes. Celle-ci est des plus singulières, et il a fallu le XXe siècle pour la redécouvrir.
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