Présentation de l'éditeur :
« Il avait survécu, quand tant d’autres étaient morts, à plusieurs guerres et périodes de captivité. Il se sentait responsable envers ceux qui ne pouvaient plus parler. Mais écrire ne lui suffisait pas. Il avait aussi le devoir et le plaisir de l’hospitalité, l’attention à la sensibilité d’autrui et l’intérêt pour la conversation, avec une façon caractéristique de rythmer les mots et les concepts, et il avait quelque chose de plus : le désir, l’urgence presque, de perpétuer le souvenir d’événements de la petite et de la grande histoire, de chercher la raison de tant de tragédies et d’erreurs qui ne sont jamais inévitables.
Tel est aussi le but de ces entretiens : raconter, reconstruire, transmettre, avec cette liberté et cette immédiateté que seule la spontanéité du dialogue peut atteindre. (...) Lire ces conversations, c’est un peu comme retrouver ou découvrir un ami. Le temps semble s’arrêter et on se prend à imaginer que d’autres façons de vivre sont possibles. »
Le Courage de dire non rassemble les entretiens inédits de Mario Rigoni Stern de 1963 à sa mort en 2008. Survivant de la guerre et des camps mais aussi conteur des montagnes, de la forêt et de la terre, Rigoni, celui dont son ami Primo Levi dira qu’il avait su « garder son authenticité dans notre époque de fous », fait partie des grands protagonistes du XXe siècle.
Enfance et adolescence sous la Grande guerre, guerre en Russie, retour chez soi, travail, réflexions sur l’écriture, sur la force magique de la nature : Mario Rigoni Stern (1921-2008) aborde chaque question avec la clarté de ceux qui ont assisté à l’un des moments les plus dramatiques de l’histoire. Une œuvre précieuse et émouvante (Le Sergent dans la neige, L’année de la victoire, Les saisons de Giacomo), mais aussi un homme d’une très haute conscience morale.
Biographie de l'auteur :
Mario Rigoni Stern né en 1921 à Asiago. Ses années de jeunesse se déroulent entre études, ski, escalade, chasse et lecture. Comme les autres enfants et adolescents de son âge, il participe aux activités et entraînements sportifs et paramilitaires des jeunes Balilla (l'organisation fasciste pour la jeunesse mise en place en 1926). À 17 ans il réussit le concours d'entrée à l'École militaire centrale d'Alpinisme d'Aoste, où il reçoit une formation d'Alpino (chasseur alpin), suivant ainsi les pas de nombreux hommes de sa famille. Dès le début de la guerre, il est envoyé en France, en Grèce, en Albanie et en Russie. Il vit en première ligne les désastreuses batailles de la grande armée européenne lancée par Hitler contre l'URSS. À la chute de Mussolini, il est capturé par les Allemands et interné dans plusieurs camps en Prusse orientale, en Pologne et dans la Styrie autrichienne annexée à l'Allemagne nazie. Durant ses longs mois de détention, il note, malgré des conditions très difficiles, ses souvenirs de guerre dans un carnet. Il s'évade en mai 1945 et revient chez lui à Asiago, à bout de force et dévasté par ses années d'épreuves. Il réapprend à vivre dans ses bois et aux côtés d'Anna Maria qu'il épouse en mai 1946. Il trouve un emploi au bureau du cadastre de sa ville, qu'il gardera jusqu'à la retraite. Le récit de la retraite de Russie où périrent près de 80 000 soldats italiens fait l'objet de son premier livre Le Sergent dans la neige, publié en 1953, qui rencontre un énorme succès auprès du public, comme de la critique, et connaîtra de nombreuses rééditions et traductions. Ce premier livre sera suivi de nombreux autres. Mario Rigoni Stern s’éteint le 16 juin 2008 à Asiago, après une vie d'écrivain menée en marge des mondanités littéraires, malgré son immense notoriété en Italie.
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