Extrait :
Extrait de la préface :
En février 2004, lorsque je rencontre Brigitte Brault par l'intermédiaire d'un ami, je ne connais d'elle qu'un film. «Regards d'Afghanes». Un road movie magnifique qu'elle a réalisé avec ses jeunes élèves journalistes de Kaboul, en sillonnant l'Afghanistan et en demandant aux femmes d'Herat, de Djalalabad, de Bamyan de leur confier les souffrances subies sous le régime taliban, et leurs espoirs, à présent qu'il s'est écroulé.
Voyager avec une petite troupe de jeunes Afghanes dans un pays dévasté, truffé de mines, où la peur continue de régner... Cela démontre un sacré culot et une détermination peu commune. Former à l'utilisation de la caméra ces jeunes Kaboulies de 17 ans, qui ont grandi dans la claustration, les obliger à relever leur tchadri pour filmer, à interviewer des hommes en les regardant dans les yeux, enfin, confronter ces derniers à la vision de femmes qui osent et bravent les tabous de leur propre société, c'est faire confiance à l'intelligence d'un peuple, c'est croire à la capacité qu'ont les hommes de se comprendre.
Brigitte est pour quelques jours à Paris, nous nous revoyons. La confiance s'installe. Une chose m'intrigue. Pourquoi, une fois le film terminé et sa mission accomplie dans le cadre de l'ONG Aïna, Brigitte a-t-elle tenu à rester en Afghanistan ? Elle est journaliste à France 3, sa place l'y attend, mais depuis deux ans elle habite Kaboul où, chacun le sait, le quotidien est invivable, où même les mieux lotis doivent affronter la précarité. Qu'est-ce qui l'attache si fortement à ce pays ?
Dans un premier temps, elle m'en parle avec réticence. Pendant la réalisation du road movie, elle a rencontré à Djalalabad un jeune chef de tribu pashtoune, l'un des dix chefs tribaux du pays. Shazada. Il a 35 ans, elle 41. L'attirance fut réciproque et immédiate. Elle incarne l'autonomie, la modernité tandis que lui, aux yeux des 900 000 Mohmands implantés à l'est de l'Afghanistan et à l'ouest du Pakistan, est le garant des règles de leur société féodale où la femme n'a aucun droit à disposer de son existence.
Or, j'ai devant moi une grande femme blonde, forte, libre.
Présentation de l'éditeur :
C'est au hasard d'une route poussiéreuse que commence cette histoire d'amour hors du commun : une nuit, à Djalalabad, alors qu'elle dirige une équipe d'apprenties cinéastes afghanes, Brigitte Brault demande la protection d'un chef de tribu pashtoune, Shazada Mohmand Khan, âgé de 35 ans, homme d'armes et de paix, garant des règles d'une société féodale où la femme n'a aucun droit à disposer de son existence. Une Occidentale pudique, sensible et moderne. Un Afghan marié et père de sept enfants, élu au Parlement de Kaboul. Entre eux, un amour dont il faut définir les contours, à mi-chemin de l'islam et de l'Occident. Quels sacrifices faut-il consentir pour l'amour d'un guerrier ? Un récit flamboyant.
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