Extrait :
Avant-propos des auteurs :
À l'origine de cette histoire, il y a un volcan et des hommes. Le puy de la Nugère surgit il y a onze mille ans, dans une région qu'on appellera, bien plus tard, la Chaîne des Puys. Il ne fait aucun doute que l'Homo Arvernensis ait pu assister à son éruption.
C'est au pied de la coulée de trachy-andésite que le bourg de Volvic se construisit, autour d'un domaine de résidence des évêques de Clermont, puis de trois paroisses qui structurèrent son territoire et de quelques seigneuries à l'entour.
À partir de l'époque romane et plus sûrement de la période gothique, les constructeurs découvrent les qualités de la pierre volcanique. Le chantier de la cathédrale de Clermont en est la consécration (XIIIe siècle). En évinçant ses rivales locales, la pierre de Volvic conquiert droit de cité à Riom, Montferrand, Clermont, que ce soit dans l'architecture religieuse, publique ou privée. Les façades sont plutôt sombres, mais c'est l'état de nature de la lave qui permet, en outre, de très fines sculptures.
La pierre de Volvic est aussi un très bon produit d'exportation : les fontaines, les croix, les escaliers, les balustrades et les cheminées dépassent les limites auvergnates. Il en est de même pour le monument funéraire aux XIXe et XXe siècles qui fait travailler à Volvic des dizaines d'entreprises.
À l'aube du XXe siècle, c'est un autre usage, industriel celui-là, qui soutient l'activité d'extraction et de taille : la fourniture de grands appareils pour la fabrication d'acides, d'explosifs et d'engrais, pour la France et l'étranger.
Mais il y a des produits plus artistiques. La lave émaillée, inventée dès le début du XIXe siècle, poursuit aujourd'hui son épanouissement dans les revêtements de surface les plus divers, de la salle de bains aux édifices publics.
La sculpture, enseignée à l'École Départementale d'Architecture de Volvic depuis 1820, a fourni d'excellents «morceaux» que l'on peut voir au Père-Lachaise ou dans les cimetières auvergnats, sur les places publiques avec les monuments aux morts, devant les groupes scolaires ou les administrations (loi dite du «1 %»), les centres commerciaux, etc.
Que ce soit par des noms illustres d'artistes ou par des milliers d'anonymes (carriers, appareilleurs, tailleurs...), la communauté des métiers de la pierre a su préserver pendant longtemps des traditions à la fois paysannes et artisanales. Le vin, le patois, les sobriquets, les fêtes religieuses ou profanes y tenaient une place particulière.
Si le présent est moins pittoresque, c'est que l'usage de la pierre de Volvic s'est beaucoup réduit. Il est d'ailleurs révélateur que l'eau de ce pays soit mieux connue que sa pierre.
Des sentiers de randonnée dans les anciennes carrières, des musées comme celui de Volvic (Marcel-Sahut), des scénographies comme la Maison de la Pierre, des parcs ou parcours de sculptures (le Jardin des Pierres, le Chemin Fais'Art), les monuments des villes et les châteaux de toutes époques ne manqueront pas d'attirer le visiteur. Volvic n'est-il pas la porte septentrionale du Parc des Volcans ?
Une dizaine d'auteurs aux approches complémentaires - géologie, taille de pierre et sculpture, histoire de l'art, sociologie et anthropologie des métiers - ont uni leurs efforts pour rédiger cet ouvrage capable d'intéresser un large public.
Présentation de l'éditeur :
Dans la seconde moitié du XIIe siècle, les bâtisseurs auvergnats mettent en oeuvre tout l'éventail des pierres disponibles dans leur région. L'enthousiasme fouisseur des carriers amène à la lumière une lave jusqu'alors inexploitée : la pierre de Volvic, qui participe localement à la fin de la fièvre constructive romane.
Rapidement reconnue pour ses qualités exceptionnelles, cette pierre séduit dès le XIIIe siècle les trois principaux centres urbains, Clermont, Riom, et Montferrand pour leurs édifices publics, religieux ou privés.
Dès le début, la profession des peyradous (carriers, tailleurs de pierres, sculpteurs), se constitue en une véritable chaîne fourmillante entre Volvic et le bassin de Clermont-Riom.
Au fil des siècles, les usages spécifiques de la pierre - croix, fontaines, monuments funéraires - lui servent d'ambassadeurs au-delà de l'Auvergne, à Paris par exemple.
Le dix-neuvième siècle voit naître l'Ecole d'Architecture de Volvic, unique formation régionale aux métiers de la pierre. À cette époque, l'industrie chimique, dans l'Europe entière, devient un débouché important, entraînant une exploitation intense. L'émaillage de la lave, connu au XIXe mais développé au XXe, est une application connue sous la forme de tables d'orientation et de parements décoratifs.
À la Belle Époque, le secteur de la pierre fait vivre 1100 personnes et leurs familles, à Volvic et dans les envions. Que ce soit par des noms illustres d'artistes ou par des milliers d'anonymes, la communauté des métiers de la pierre a su préserver, du XIIe siècle à nos jours, des traditions à la fois paysannes et artisanales : le vin, le patois, les sobriquets, les fêtes religieuses ou profanes.
Les savoir-faire de taille, sculpture, gravure et émaillage de la lave, auxquels il convient d'ajouter des formations récentes axées sur la valorisation du patrimoine bâti, font de Volvic un creuset de compétences séculaires et constamment renouvelées. Une dizaine d'auteurs aux approches complémentaires - géologie, taille de pierre et sculpture, histoire de l'art, sociologie et anthropologie des métiers - ont uni leurs efforts pour rédiger cet ouvrage.
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