Biographie de l'auteur :
Donatien Alphonse François de Sade, né le 2 juin 1740 et mort le 2 décembre 1814, est un homme de lettres français, romancier et philosophe, longtemps voué à l'anathème en raison de la part accordée dans son œuvre à l'érotisme, associé à des actes impunis de violence et de cruauté (fustigations, tortures, meurtres, incestes, viols, etc.). L'expression d'un athéisme virulent est l'un des thèmes les plus récurrents de ses écrits. Détenu sous tous les régimes politiques (monarchie, république, consulat, empire), il est resté enfermé — sur plusieurs périodes, pour des raisons et dans des conditions fort diverses — pendant vingt-sept ans sur les soixante-quatorze années que dura sa vie. Lui-même, en passionné de théâtre, écrit : « Les entractes de ma vie ont été trop longs ». Il meurt à l'asile d'aliénés de Charenton. De son vivant, les titres de « marquis de Sade » ou de « comte de Sade » lui ont été alternativement attribués, mais il est plus connu par la postérité sous son titre de naissance de marquis. Dès la fin du XIXe siècle, il est surnommé le « divin marquis », en référence au « divin Arétin », premier auteur érotique des temps modernes (XVIe siècle). Occultée et clandestine pendant tout le XIXe siècle, son œuvre littéraire est réhabilitée au XXe siècle par Jean-Jacques Pauvert qui le sort de la clandestinité en publiant ouvertement ses œuvres sous son nom d'éditeur, malgré la censure officielle dont il triomphe par un procès en appel en 1957. La dernière étape vers la reconnaissance est sans doute représentée par l’entrée de Sade dans la Bibliothèque de la Pléiade en 1990. Son nom est passé à la postérité sous forme de substantif. Dès 1834, le néologisme « sadisme », qui fait référence aux actes de cruauté décrits dans ses œuvres, figure dans un dictionnaire ; le mot finit par être transposé dans toutes les langues.
Présentation de l'éditeur :
« Il n'est nullement nécessaire que l'infortune soit vengée ; elle s'en flatte, parce qu'elle le voudrait, cette idée la console, mais elle n'en est pas moins fausse : il y a mieux, il est essentiel que l'infortune souffre ; son humiliation, ses douleurs sont au nombre des lois de la nature, et son existence est utile au plan général, comme celle de la prospérité qui l'écrase ; telle est la vérité, qui doit étouffer le remords dans l'âme du tyran ou du malfaiteur ; qu'il ne se contraigne pas ; qu'il se livre aveuglément à toutes les lésions dont l'idée naît en lui : c'est la seule voix de la nature qui lui suggère cette idée, c'est la seule façon dont elle nous fait l'agent de ses lois. »
Les grands classiques de la littérature libertine, une collection habillée par Nathalie Rykiel
Voici des romans, des confessions, des lettres, des contes, des traités qui célèbrent avec éclat l'amour, le plaisir et les sens. Crus ou voilés, frénétiques ou poétiques, innocents ou cruels, les classiques de cette anthologie ont été retenus pour leurs qualités littéraires et leur importance historique. Mais outre l'énergie et l'invention érotique, on admirera dans ces oeuvres une inextinguible volonté de subversion et d'émancipation. Sous leurs coups de boutoir, la vieille morale vacille et les masques tombent. Cet « enfer » est aussi l'envers de notre littérature, une face cachée diablement enjouée.
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