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Que tous les pères du monde, sur le point de nous quitter, sachent combien sans eux notre péril sera grand.
Ils nous ont appris à marcher, nous ne marcherons plus.
Ils nous ont appris à parler, nous ne parlerons plus.
Ils nous ont appris à vivre, nous ne vivrons plus.
Ils nous ont appris à devenir des Hommes, nous ne serons même plus des Hommes. Nous ne serons plus rien.
Assis dans l'aube, ils fumaient, contemplant le ciel noir qui dansait sur l'Angleterre. Et Pal récitait sa poésie. Caché dans la nuit, il se souvenait de son père.
Sur la butte où ils se trouvaient, les mégots rougeoyaient dans l'obscurité : ils avaient pris l'habitude de venir fumer aux premières heures du matin. Ils fumaient pour se tenir compagnie, ils fumaient pour ne pas dépérir, ils fumaient pour ne pas oublier qu'ils étaient des Hommes.
Gros, l'obèse, fouinait dans les buissons à la manière d'un chien vagabond, jappant en levant les mulots dans les herbes trempées, et Pal se fâchait contre le faux chien :
- Arrête, Gros ! Aujourd'hui il faut être triste !
Gros s'interrompit après trois réprimandes, et, boudeur comme un enfant, il tournoya autour du demi-cercle que formaient la dizaine de silhouettes pour aller s'asseoir du côté des taciturnes, entre Grenouille, le dépressif, et Prunier, le bègue malheureux, qui aimait les mots en secret.
- À quoi tu penses, Pal ? demanda Gros.
- Je pense à des choses...
- Pense pas à des choses mauvaises, pense à des choses belles.
Et de sa main grasse et potelée, Gros chercha l'épaule de son camarade.
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