Cette série de leçons que Freud prononça à l'Hôpital général de Vienne lors des semestres d'hiver 1915-1916 et 1916-1917 a pu paraître trop élémentaire, un peu brute, destinée à la masse. Il suffit pourtant de les lire d'un peu près pour comprendre à quel point leur lecture est précieuse. Car il ne s'agit pas seulement d'une mise au point didactique à destination d'un public profane à conquérir. À l'heure où Freud tient ces conférences, son œuvre théorique, et en particulier sa métapsychologie, est en crise, engagée dans une dynamique qui la conduira à la mise au jour de la pulsion de mort et de l'énigmatique Éros. Le contexte d'une guerre particulièrement meurtrière, la confrontation thérapeutique aux névroses traumatiques et l'approfondissement des premières hypothèses, tout pousse l'investigation freudienne vers la reconnaissance d'un au-delà du principe de plaisir à l'œuvre dans l'âme (
Au-delà du principe de plaisir, 1920). Ces leçons nous offrent donc la vaste synthèse du savoir analytique tel qu'il s'est développé depuis
L'Interprétation des rêves (1900) et les
Trois essais sur la sexualité humaine (1905), et tel qu'il va s'effondrer pour être ressaisi selon de nouvelles lignes de force. Le propos est clair et limpide : c'est le calme avant la tempête, le chant du cygne d'un premier cycle de l'élaboration freudienne. Une lecture un peu instruite percevra les premiers ajustements, les quelques corrections, les dernières dénégations annonçant le remaniement imminent. Une œuvre charnière donc, mais qui pourra aussi, abstraction faite de son contexte, offrir au néophyte une présentation d'ensemble, sobre et claire, des premiers grands thèmes psychanalytiques.
Pour une introduction plus courte à la psychanalyse, de la main même de Freud, on pourra lire les cinq conférences données, en 1910 aux États-Unis, à la Clarck University de Worcester, De la psychanalyse (in volume X de ses œuvres complètes). --Emilio Balturi
Ce volume ne contient que le texte le plus diffusé "L'interprétation du rêve", avec les préfaces des huit premières éditions (de 1900 à 1930) ainsi que la bibliographie et les différents ajouts par Freud. Ce fut l'un des deux livres (avec "Trois traités sur la théorie sexuelle") que Freud a le plus soigneusement remanié. Freud a toujours été conscient de l'extrême difficulté à traduire ce texte, il a fini par accepter la traduction française faite par Ignace Meyerson et parue en 1926 aux Editions Alcan (fonds Puf, coll Grands ouvrages, trad révisée par Denise Berger 9e éd 1999).
Un an avant sa mort il rajoute un nouveau un commentaire dans "Abrégé de psychanalyse" c'est dire l'importance de ce livre pour Freud.
La suite de la publication des textes de psychanalyse de S. Freud dans une nouvelle traduction. Entreprise commencée en 1988 par le volume XIII puis les principes expliqués de la traduction : "Traduire Freud" (voir à ce sujet le livre de Janine Altounian, "L'écriture de Freud", parution janvier 2003).
Cette édition historique, scientifique et critique en français part des textes allemands et s'appuie sur l'apparat critique de la "Standard Edition" qui fait autorité, tout en le réactualisant. Un glossaire précise et unifie les termes freudiens.
Parallèlement quelques textes parmi les plus célèbres sont repris dans la collection Quadrige avec cette nouvelle traduction.