Mémoire cavalière - Couverture souple

Noiret, Philippe

 
9782253124214: Mémoire cavalière

Synopsis

J’ai toutes les apparences d’un bourgeois, l’allure d’un bourgeois, le parfum d’un bourgeois, mais je ne me suis jamais senti un bourgeois. Qu’on ne se méprenne pas : le mot n’a pas de sens péjoratif dans ma bouche, bien au contraire.
Mais je ne me sens pas en phase avec cet esprit-là. Je me considère d’abord comme un saltimbanque.
P. N.

Philippe Noiret a traversé l’existence avec légèreté et élégance, se partageant entre théâtre et cinéma, mêlant compositions comiques et tragiques.
Sa carrière hors normes lui a permis de croiser Jean Vilar et Gérard Philipe, mais aussi Françoise Sagan, Alfred Hitchcock, Philippe de Broca ou certaines de nos plus belles comédiennes, telles Romy Schneider et Catherine Deneuve.
Juste avant de tirer sa révérence, Philippe Noiret raconte de sa voix si reconnaissable les mille et une histoires d'une vie exceptionnelle. Une chevauchée à travers les siècles.

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Extrait

Extrait de l'avant-propos de Daniel Rondeau :

Un coeur et une voix

Philippe Noiret était d'une famille, d'un pays, d'un art de vivre et d'une liberté. Le saltimbanque s'inscrivait dans une tradition commencée au temps de Molière. Il avait été le meilleur élève de deux écoles qui n'avaient rien à voir mais qui se complétaient, le cabaret et le TNP. Il avait inscrit son nom en dessous de ceux de Jean Vilar et de Jean Gabin, à côté de celui de Gérard Philipe, puis il était devenu une star. Son enveloppe charnelle était connue de tous, et le cinéma continuera de la faire bouger sous nos yeux. Personne n'oubliera sa façon inimitable de porter tweeds, chaussettes, pochettes, chemises, cachemires et richelieus. Vêtements et chaussures n'étaient pas seulement les accessoires d'une élégance sourcilleuse. Dans la forme d'une bottine, dans le dessin d'un col de chemise, il cherchait la main de l'artisan qui, dans l'atelier des maisons Charvet ou Lobb, avait travaillé sa matière avec patience. Son souci de la perfection était aussi une question de générosité et de vérité.
Aussi pudique que tendre, mais le cuir tanné par les radiations des médias, jamais aveuglé ni par lui-même ni par les autres, et surtout pas par la puissance, dont il se défiait, perspicace au fond en toutes choses, allant à l'essentiel avec un art singulier des mots, avec une voix qui mettait couleur, chaleur et mouvement sur ce qu'elle nommait, silencieux s'il voulait l'être (mais son silence étouffait le bruit que certains êtres promènent autour d'eux), ne négligeant pas d'être drôle, capable de se régaler d'un bon mot, comme de dire son fait à un importun, et d'être abrupt, s'il le fallait, incroyablement discret, d'une discrétion contagieuse (rue de Bourgogne, les passants le saluaient d'un sourire ou d'un salut presque timide, auquel il répondait en levant son chapeau), Philippe Noiret était un homme de qualité.

Revue de presse

Peu de révélations surgissent de ces souvenirs...
L'intérêt est ailleurs, dans le portrait d'un homme singulier : un mélancolique attaché à sa famille, un élégant qui, entre tweed et charentaises, avait trouvé son style, un gai luron qui profita de la vie avec ses amis de cinéma. On le voit donc s'attarder sur sa chevalière, les mouchoirs de Marco Ferreri, de jolies bottes faites sur mesure chez John Lobb ou un tournage aux Grands-Chézeaux avec Hitchcock...
Avant d'aller chevaucher d'autres immensités, l'artiste nous a laissé une dernière ballade, tendre et apaisée. (François-Guillaume Lorrain - Le Point du 15 mars 2007 )

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