Séville, 8 juillet 1982
C'en est trop. Vous, je ne sais pas comment vous faites, mais moi, je me retire dans le silence de la salle de bains.
Jean ROUAUD, écrivain, prix Goncourt 1990.
J'ai cessé d'aimer le football le 8 juillet 1982. En fin de soirée. Un peu avant minuit...
Plus tard - journaliste sportif - on s'est réconcilié tous les deux. Mais le mal était fait. J'avais abandonné sur le parquet d'un pavillon de la banlieue sud tout ce qui pouvait bien se ficeler de passion, d'amour, et de chagrin mêlés dans le corps et l'esprit d'une fin d'adolescence. Combien étions-nous, ce jeudi soir très tard, à faire le serment de ne plus jamais remettre les pieds de l'autre côté du Rhin ?
J'entends encore ces quelques mots, tandis que le ballon frappé par Horst Hrubesch venait à peine de s'immobiliser dans les filets de Jean-Luc Ettori. Cette voix un peu cassée qui disait : «Voilà... C'est fait... Par cinq tirs au but à quatre, l'Allemagne est en finale de la Coupe du monde...»
Cette boule de douleur dans la gorge...
Et comme pour mieux affûter le couteau qui fait saigner la plaie, cette voix en rajoutait : «Ah, c'est dur... très dur !»
8 juillet 1982. Je sais bien. Vous savez tous aussi bien que moi...
Pourtant, on ne sait pas toujours à quel point certains événements demeurent capables de poser leurs grosses pattes sur le chemin d'une vie. Comme les fers aux pieds des bagnards. On dit qu'une fois retirés, les anciens prisonniers continuent longtemps
- parfois jusqu'à la mort - de traîner les pieds. Je traîne les pieds depuis le 8 juillet 1982. Avec moi
- j'en suis convaincu - plusieurs millions de supporters inconsolables.
Plusieurs millions, ça fait du bruit...
" Je me doutais bien, il y a quelques mois déjà, que cette affaire se terminerait par la défaite de l'équipe de France. Je n'avais pas franchement réalisé à
quel point le fait de vouloir maintenir la même musique jusqu'au bout, jusqu'à en mourir, avait finalement privé cette génération d'artistes d'une
finale de Coupe du monde. À force de les voir jouer, de les entendre, de les revoir aussi, je me suis progressivement débarrassé de mon chagrin de Séville. Comme si, près de vingt-cinq ans après ma colère dans le jardin d'Épinay-sur-Orge, je venais enfin de comprendre les raisons de cette défaite. "
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