En 1991, les trois membres de la compagnie de spectacles ALIS décidèrent de transformer la minoterie abandonnée dans laquelle ils s'étaient installés un an plus tôt, à Fère-en-Tardenois, en une base de soutien à la création artistique, ouverte à d'autres équipes que la leur. Ainsi, le surprenant ensemble architectural dit « Moulin Canard », en friche, se mit-il à abriter L'échangeur : initiative civile en faveur de la danse contemporaine et de tous les arts scéniques non conventionnels. Sous l'impulsion de Christophe Marquis, alors chargé de production au sein d'ALIS, L'échangeur va s'engager dans une action volontariste, visant à promouvoir ces formes artistiques auprès des habitants de l'Aisne et de Picardie, et affirmant un idéal d'équité et d'émancipation. L'échangeur a été reconnu par l'Etat et les collectivités territoriales comme scène conventionnée en 2004, pôle artistique régional en 2007, avant d'entrer en préfiguration, en 2009, pour devenir le premier Centre de développement chorégraphique en milieu rural. C'est l'histoire de cette drôle de mue, de ses enjeux, et de tous ceux qui y ont participé que ce livre s'emploie à raconter à travers textes et témoignages sonores.
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Entours n° 1
Les premiers statuts de L'échangeur, association régie par la loi de 1901, font mention en 1991 de sept membres fondateurs : Laurent Langlois, directeur du Festival Octobre en Normandie (ancien Festival d'été de Seine-Maritime), Michel Reilhac, directeur général de l'American Center à Paris, Jean-Pascal Reux, entrepreneur de spectacle, Élie Schulman, conseiller artistique, Alain Surrans, directeur d'association culturelle, Claude Veron, directeur des Pépinières européennes des jeunes artistes et Jean Brodin, médecin retraité et ancien maire de Fère-en-Tardenois.
Nulle trace, dans cette liste de noms, des trois fondateurs de L'échangeur que nous désignons, pour notre part, comme tels. Sur le papier, Pierre Fourny, Dominique Soria et Christophe Marquis sont absents de l'acte constitutif de L'échangeur. Étant tous trois, en 1991, intermittents du spectacle, on peut supposer qu'ils n'ont pas voulu être soupçonnés d'être impliqués dans la direction, nécessairement bénévole, d'une association. Le régime de l'intermittence réclame, en effet, de celui qui en bénéficie d'être toujours à la recherche d'un emploi. Or, le bénévolat peut être considéré par le législateur comme incompatible avec cette recherche. Rares sont les intermittents qui se risquent ainsi à apparaître dans les conseils d'administration d'associations. Autre hypothèse : toute personne susceptible d'être salariée par l'association, même de façon intermittente, ne doit pas être impliquée dans les organes dirigeants. Un salarié se révélant être «moteur» dans les choix de l'association qui l'emploie peut être requalifié et condamné comme directeur de fait. Là encore, les salariés ont tout intérêt à se montrer particulièrement discrets et à ne figurer sur aucun document lié à la direction associative autrement que comme exécutants.
Pierre Fourny, Dominique Soria et Christophe Marquis envisagent sans doute L'échangeur comme un espace où ils pourront potentiellement déployer une activité professionnelle. Rien de bien surprenant donc dans leur absence. Ils s'effacent pour se conformer aux lois. Ils s'effacent, sur le papier, au profit de personnalités dont ils ont la confiance. La chose est courante dans le milieu culturel où la forme associative a été massivement investie comme un mode de gestion, attaché à la souplesse et au caractère non lucratif, plutôt que comme un idéal organisationnel fondé sur l'absence absolue de tout revenu. Au quotidien, le pouvoir décisionnaire et opérationnel est beaucoup plus partagé entre salariés et membres dirigeants bénévoles, que dans les textes.
Cette absence devient cependant plus troublante lorsque les propres enfants de ceux qui ont effectivement contribué à rêver et penser L'échangeur vous confient qu'ils n'en savent pas grand-chose. «Est-ce que ma mère a été impliquée là-dedans ? Je n'ai jamais bien saisi la nature du travail de mon père.» Je passe...
Au-delà des mémoires officielles et des lignées : allez chercher le récit dans les marges. Quand cette première histoire de L'échangeur sera dite (la nôtre), il est à espérer que la suivante s'inventera à sa lisière. Et les suivantes, encore un peu plus à côté.
Bien avant 1991...
Tout ce qui préside à la rencontre de Pierre Fourny, Dominique Soria et Christophe Marquis, tout ce qui l'entérine comme tout ce qui la fragilise déjà, viendra nourrir L'échangeur.
D'où venaient-ils ? Où allaient-ils ? Qui fréquentèrent-ils ?
Quelle fut leur soif ?
Et quel était l'état des sources alentour ?
(...)
En 1991, les trois membres de la compagnie de spectacles ALIS décidèrent de transformer la minoterie abandonnée dans laquelle ils s'étaient installés un an plus tôt, à Fère-en-Tardenois, en une base de soutien à la création artistique, ouverte à d'autres équipes que la leur. Ainsi, le surprenant ensemble architectural dit «Moulin Canard», en friche, se mit-il à abriter L'échangeur : initiative civile en faveur de la danse contemporaine et de tous les arts scéniques non conventionnels.
Sous l'impulsion de Christophe Marquis, alors chargé de production au sein d'ALIS, L'échangeur va s'engager dans une action volontariste, visant à promouvoir ces formes artistiques auprès des habitants de l'Aisne et de Picardie, et affirmant un idéal d'équité et d'émancipation.
L'échangeur a été reconnu par l'État et les collectivités territoriales comme scène conventionnée en 2004, pôle artistique régional en 2007, avant d'entrer en préfiguration, en 2009, pour devenir le premier Centre de Développement Chorégraphique en milieu rural. C'est l'histoire de cette drôle de mue, de ses enjeux, et de tous ceux qui y ont participé que ce livre s'emploie à raconter à travers textes et témoignages sonores.
Ce livre est à double entrée, textuelle et sonore. Il ne réclame pas d'être découvert dans un ordre précis, la matière écrite et celle enregistrée sur CD sont à la fois distinctes, et en correspondance.
L'écriture sonore compose un jeu de points de vue, tisse une polyphonie, entrelace des subjectivités. Elle tente de faire entendre la sédimentation dans le temps d'une histoire, en articulant un lieu, les paroles qui y sont produites, et la chair ramenée par les voix. Toutes ces paroles dessinent une histoire qui continue aujourd'hui et qui ne se fige pas dans des souvenirs ou des lieux clos.
Cette création repose sur les témoignages de personnes liées à L'échangeur, et sur des sons glanés dans son environnement. Elle contient également des enregistrements réalisés lors de l'édition 2011 du festival «C'est comme ça ? !» : on y entend des extraits du travail de Pascale Murtin et François Hiffler de Grand Magasin, pendant les répétitions et les représentations de Syndicat d'initiative à Essômes-sur-Marne, et des prises de son des machines de l'exposition Zone translucide de Frédéric Le Junter, au Silo de Château-Thierry.
Avec les voix de : Dominique Soria, Christophe Marquis, Pierre Fourny, Martine Pilard, Annie Sellem, Alain Surrans, Frédérique Latu, Albert Morelle, Catherine Martin, Céline Luc, Chantal Le Vourch, Françoise Davazoglou, Pierre Gojard, Mona Marquis-Soria, Lila Marquis-Soria, Laurence Rondoni, Daniel Larrieu, Quentin Bertoux, Paul Rondin, Pascale Murtin, François Hiffler, Frédéric Le Junter, le Choeur de chambre Castella de Château-Thierry, Emmanuelle Arzens, Blandine Minot, et des habitants de Fère-en-Tardenois.
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