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Extrait :
Extrait de l'introduction de M. Gauthier-Clerc, F. Mesléard et J. Blondel
La conservation de la nature n'est pas une science en soi, mais se définit par Faction à condition que cette dernière s'appuie sur la science. Elle se situe donc à la croisée de nombreuses disciplines scientifiques, qui essentiellement biologiques dans ses débuts, relèvent désormais tout autant des sciences humaines (économie, sociologie, droit). Cette nécessité d'agir pour conserver la nature n'est pas nécessairement partagée dans toutes les sociétés humaines. Elle répond d'abord et avant tout à des considérations utilitaristes - c'est la nature qui nourrit l'homme - mais aussi philosophiques, éthiques, spirituelles, artistiques, esthétiques ou morales. Pour quoi conserver et quoi conserver restent des choix de société. Les critères fonctionnels et utilitaristes doivent-ils prévaloir ? Attribuer une valeur marchande à une espèce est-il nécessaire ou suffisante pour permettre qu'elle soit préservée ?
Doit-on s'efforcer de faire disparaître une espèce de moustique potentiellement vectrice de maladies pour l'homme ? Doit-on, au contraire, par une sorte de principe d'anticipation, miser sur une éventuelle utilité et donc éviter sa destruction ? Ou bien doit-on s'appuyer sur des principes moraux et philosophiques selon lesquels l'espèce humaine ne peut s'arroger le droit de vie ou de mort d'une autre espèce ?
Face à des points de vue et des intérêts divergents, des contextes sociaux, culturels, sanitaires, économiques nécessitant des compromis de tous ordres, il est vital pour la conservation de construire sa crédibilité sur une approche scientifique tant pour la collecte des données sur le statut des espèces et des milieux que sur les réponses à apporter pour traiter les problèmes qu'ils soulèvent. L'objectif de cet ouvrage est de montrer la multiplicité des connaissances scientifiques qu'il est nécessaire d'acquérir pour répondre à des problématiques de conservation. L'intégration explicite des sciences de l'homme et de la société à celles de la nature dans les problématiques de conservation rend obsolètes les termes «d'écologie de la conservation» ou de «biologie de la conservation». Il est bien sûr nécessaire de comprendre les mécanismes biologiques qui sous-tendent l'évolution, les réponses des individus, des populations et des milieux aux changements de toutes sortes auxquels ils sont confrontés pour tenter de proposer des solutions à des problématiques de conservation, mais cette compréhension n'est pas suffisante. Lorsqu'une solution biologique a été trouvée et proposée, aussi pertinente soit-elle, son application, donc la conservation effective ne vas pas de soi. Le succès dépendra de l'adéquation de la solution au contexte rencontré. On peut ainsi fixer un niveau de prélèvement d'une espèce par la chasse ou la pêche qui soit compatible avec le maintien durable de ses effectifs, mais la mesure ne sera peut-être pas applicable pour toutes sortes de raisons : raisons sociologiques ou psychologiques liées aux perceptions des populations humaines locales entraînant des incompréhensions, raisons juridiques parce que des termes biologiques n'y auront pas d'équivalent, ou encore raisons économiques.
Ce livre se situe donc à l'interface d'un champ très large de disciplines. Il ne prétend nullement à une exhaustivité qui serait de toute façon hors d'accès, car chaque chapitre pourrait faire l'objet de plusieurs livres pour aller plus en avant dans les connaissances actuelles des disciplines scientifiques abordées. Cet ouvrage se veut pour le lecteur francophone un support à l'enseignement mais aussi un portail d'entrée pour un large public (gestionnaires, politiques, professionnels de l'environnement...) à la conservation de la nature. Quel que soit le cursus universitaire suivi, et même s'il ne concerne pas l'écologie (communication, économie, droit...), il est désormais possible de travailler en faveur de la conservation. Chacun dans son parcours professionnel peut servir la conservation en aidant à concilier sa propre activité professionnelle ou celle de son entreprise avec les enjeux de conservation.
Présentation de l'éditeur :
La conservation de la nature n'est pas une science en soi, mais se définit par Faction à condition que cette dernière s'appuie sur la science. Elle se situe donc à la croisée de nombreuses disciplines scientifiques, qui essentiellement biologiques dans ses débuts, relèvent désormais tout autant des sciences humaines (économie, sociologie, droit). Cette nécessité d'agir pour conserver la nature n'est pas nécessairement partagée dans toutes les sociétés humaines. Elle répond d'abord et avant tout à des considérations utilitaristes - c'est la nature qui nourrit l'homme - mais aussi philosophiques, éthiques, spirituelles, artistiques, esthétiques ou morales. Pour quoi conserver et quoi conserver restent des choix de société. Les critères fonctionnels et utilitaristes doivent-ils prévaloir ? Attribuer une valeur marchande à une espèce est-il nécessaire ou suffisante pour permettre qu'elle soit préservée ?
Doit-on s'efforcer de faire disparaître une espèce de moustique potentiellement vectrice de maladies pour l'homme ? Doit-on, au contraire, par une sorte de principe d'anticipation, miser sur une éventuelle utilité et donc éviter sa destruction ? Ou bien doit-on s'appuyer sur des principes moraux et philosophiques selon lesquels l'espèce humaine ne peut s'arroger le droit de vie ou de mort d'une autre espèce ?
Face à des points de vue et des intérêts divergents, des contextes sociaux, culturels, sanitaires, économiques nécessitant des compromis de tous ordres, il est vital pour la conservation de construire sa crédibilité sur une approche scientifique tant pour la collecte des données sur le statut des espèces et des milieux que sur les réponses à apporter pour traiter les problèmes qu'ils soulèvent. L'objectif de cet ouvrage est de montrer la multiplicité des connaissances scientifiques qu'il est nécessaire d'acquérir pour répondre à des problématiques de conservation. L'intégration explicite des sciences de l'homme et de la société à celles de la nature dans les problématiques de conservation rend obsolètes les termes «d'écologie de la conservation» ou de «biologie de la conservation». Il est bien sûr nécessaire de comprendre les mécanismes biologiques qui sous-tendent l'évolution, les réponses des individus, des populations et des milieux aux changements de toutes sortes auxquels ils sont confrontés pour tenter de proposer des solutions à des problématiques de conservation, mais cette compréhension n'est pas suffisante. Lorsqu'une solution biologique a été trouvée et proposée, aussi pertinente soit-elle, son application, donc la conservation effective ne vas pas de soi. Le succès dépendra de l'adéquation de la solution au contexte rencontré. On peut ainsi fixer un niveau de prélèvement d'une espèce par la chasse ou la pêche qui soit compatible avec le maintien durable de ses effectifs, mais la mesure ne sera peut-être pas applicable pour toutes sortes de raisons : raisons sociologiques ou psychologiques liées aux perceptions des populations humaines locales entraînant des incompréhensions, raisons juridiques parce que des termes biologiques n'y auront pas d'équivalent, ou encore raisons économiques.
Ce livre se situe donc à l'interface d'un champ très large de disciplines. Il ne prétend nullement à une exhaustivité qui serait de toute façon hors d'accès, car chaque chapitre pourrait faire l'objet de plusieurs livres pour aller plus en avant dans les connaissances actuelles des disciplines scientifiques abordées. Cet ouvrage se veut pour le lecteur francophone un support à l'enseignement mais aussi un portail d'entrée pour un large public (gestionnaires, politiques, professionnels de l'environnement...) à la conservation de la nature. Quel que soit le cursus universitaire suivi, et même s'il ne concerne pas l'écologie (communication, économie, droit...), il est désormais possible de travailler en faveur de la conservation. Chacun dans son parcours professionnel peut servir la conservation en aidant à concilier sa propre activité professionnelle ou celle de son entreprise avec les enjeux de conservation.
Les sciences de la conservation prennent une importance grandissante, et répondent à une forte demande sociétale. Il était devenu urgent de réaliser à l'intention des lecteurs francophones un manuel de référence dans ce domaine. Ce livre comble cette lacune en éditant un livre, sous forme d'un manuel, qui puisse servir de support à l'enseignement de cette discipline et également constituer un portail d'entrée pour un large public (gestionnaires, politiques, professionnels de l'environnement...).
Ce livre se situe à l'interface d'un champ très large de disciplines, abordant en autres les causes et les mécanismes de la perte de biodiversité, les aspects historiques et les concepts philosophiques de la conservation, les politiques publiques, les décisions partagées et la gestion des conflits ou encore les valeurs économiques de la biodiversité. Les connaissances scientifiques de base sont illustrées par un grand nombre d'encarts, illustrant des exemples concrets et des cas pratiques.
Ce livre se situe à l'interface d'un champ très large de disciplines, abordant en autres les causes et les mécanismes de la perte de biodiversité, les aspects historiques et les concepts philosophiques de la conservation, les politiques publiques, les décisions partagées et la gestion des conflits ou encore les valeurs économiques de la biodiversité. Les connaissances scientifiques de base sont illustrées par un grand nombre d'encarts, illustrant des exemples concrets et des cas pratiques.
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- ÉditeurDE BOECK SUP
- Date d'édition2014
- ISBN 10 2804184900
- ISBN 13 9782804184902
- ReliureBroché
- Numéro d'édition1
- Nombre de pages376
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Sciences de la conservation
Edité par
DE BOECK SUP
(2014)
ISBN 10 : 2804184900
ISBN 13 : 9782804184902
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