Mes soeurs et moi - Couverture souple

Lennox, Judith

Couverture souple

ISBN 10 : 2809811385 ISBN 13 : 9782809811384

Editeur : L'Archipel, 2013

Synopsis

Marianne, Iris, Eva et Clémence sont les filles du métallier Joshua Maclise et de sa femme Lilian qui est invalide. Durant les tumultueuses années précédant la Première Guerre mondiale, chaque soeur se demande ce que sera son avenir. La passionnée et timide Marianne tombe amoureuse d'un homme d'affaires, Arthur Leighton. La belle et vaine Iris s'attend à faire un bon mariage, mais ses rêves n'aboutissent pas, elle suit alors une formation d'infirmière. La vive Eva se languit de quitter sa ville natale pour devenir artiste. Seule Clémence, la plus jeune des soeurs, se retrouve coincée à la maison, à s'occuper de leur mère. La guerre et ses tragédies séparent les quatre soeurs. Marianne quitte l'Angleterre pour une plantation de thé à Ceylan où, coupée de sa famille et à la merci du cruel Lucas Melrose, elle est obligée de se battre pour conserver sa santé mentale et sa vie. Infirmière aux services des soldats britanniques en France, Iris découvre l'amour et le chagrin. Après que son coeur eut été brisé par un artiste, Eva trouve une nouvelle voie là où elle s'y attendait le moins. La guerre libère Clémence de la tyrannie de sa mère et lui permet enfin de trouver l'amour. Seul le temps dira si les quatre soeurs seront à nouveau réunies un jour...

A propos du livre

Extrait :

Effectuant, collée au mur, son lent trajet solitaire autour de la salle de bal, Marianne surprit la remarque de la voisine de Mme Cathervvood, qui accompagnait à ce bal les soeurs Maclise et sa fille Charlotte. Les dames chaperonnes étaient assises ensemble dans une pièce adjacente, la porte ouverte leur permettant de garder un oeil sur leurs protégées. De manière légèrement sarcastique, Iris les appelait les tricoteuses. «La deuxième des filles Maclise est une si grande asperge !», dit Mme Palmer. Et l'aimable Mme Catherwood de répondre : «Dans un an ou deux, lorsqu'elle aura mûri un peu, Marianne sera superbe.» Mais c'est la première remarque qui était restée ancrée dans l'esprit de Marianne, tandis qu'elle se retirait derrière un lourd rideau de velours pourpre. «Une si grande asperge...» Les doutes habituels commencèrent à la ronger. Difficile de ne pas se voûter, comme le font les filles de haute taille pour se faire plus petites; difficile de ne pas tortiller le ruban autour des pages vides du carnet de bal. Elle aurait aimé être à la maison avec Eva et Clémence. Chanceuse, Eva, qui avait attrapé un rhume, et bienheureuse, Clem, qui n'avait pas encore l'âge de sortir et n'avait pas à endurer cet horrible bal. Elle aurait aimé être lovée dans le fauteuil devant la fenêtre de la chambre qu'elle partageait avec Iris, après avoir retiré Three Weeks de sa cachette, sous un tas de bas dans un tiroir de la commode.
Marianne s'était mise à tourner fiévreusement les pages de ce livre. Parfois, Paul Vërdayne, sur la trace d'une mystérieuse beauté dans un hôtel suisse, lui semblait plus vrai et vivant que son propre foyer et sa famille. Elle rêvait de mystère et de romance, de visages et d'horizons nouveaux, de quelque chose - de quelqu'un - qui ferait battre plus vite son coeur. Mais, pensa-t-elle en examinant la pièce autour d'elle avec dédain, quel mystère pouvait-il y avoir à Sheffield ? Il y avait là Ellen Hutchinson qui, dans une robe de satin rose parfaitement affreuse, dansait avec James. Triste constat que son propre frère fût l'homme le plus séduisant du bal. Et il y avait Iris, qui était guidée maladroitement autour de la piste par Ronnie Catherwood. Marianne soupira. Chaque figure lui était familière. Comment pourrait-elle se marier à l'un de ces garçons qu'elle connaissait depuis l'enfance et dont les visages arboraient une moustache clairsemée ou, pis, un tapis de boutons écarlates ? Ils avaient l'air inachevés, légèrement ridicules. Imaginer devoir quitter sa famille pour aller vivre le restant de ses jours avec l'un de ces jeunes hommes communs et ingrats la dégoûtait.
Mais elle devait pourtant se marier. Sinon, que deviendrait-elle ? Sa vie continuerait à peu près comme aujourd'hui, pensa-t-elle. Sa mère était incapable de garder une femme de ménage plus d'une année. Elle avait une santé médiocre, et puis Iris ayant le don d'éviter les tâches ménagères, c'était donc elle, Marianne, qui s'en chargeait principalement.
Elle réalisa qu'elle pourrait finir comme la grand-tante Hannah, en vieille fille. Elle porterait de grands corsets comme elle, et peut-être une perruque. Marianne rit à l'idée de s'imaginer en jupe de bombasin noire, avec des poils au menton.
C'est alors qu'elle prit conscience que quelqu'un l'observait. Plus tard, elle serait incapable de dire comment elle s'en était aperçue. Comment pouvait-on sentir la direction du regard d'un homme ?

Biographie de l'auteur :

Née à Salisbury, au sud de l'Angleterre, Judith Lennox a enseigné à l'université de Lancaster avant de devenir traductrice puis de se lancer dans l'écriture au début des années 1980. Elle est l'auteur, notamment, de L'Enfant de l'ombre (L'Archipel, 2008; Archipoche, 2010), finaliste du Romantic Novel of the Year et Des pas dans la nuit (L'Archipel, 2009; Archipoche, 2011).

À propos de cette édition

• Éditeur: L'Archipel
• Date d'édition: 2013
• ISBN 10: 2809811385
• ISBN 13: 9782809811384
• Reliure: Broché
• Nombre de pages: 518