Dans son précédent livre, Gérard Chazal développait la notion d'interfaces, ces objets, ces pratiques à travers lesquels l'homme entre en relation avec le monde extérieur, entreprend de le transformer à son usage et à travers lesquels il construit les communautés humaines.
Mais cet ouvrage avait laissé de côté le plus critique des intermédiaires, celui qui a toujours occupé les philosophes : les théories scientifiques étudiées comme intermédiaires entre nous et le monde, intermédiaires à travers lesquels se construisent les savoirs qui nous permettent une emprise plus puissante sur les choses.
Toute l'histoire des sciences depuis les premières approches incertaines est bien celle d'un lent détachement - lenteur qui n'exclut pas les révolutions violentes, les crises et les polémiques - de la perception immédiate que nous pouvons avoir des choses et des événements. La philosophie a parfois rejeté les conceptions du sens commun du côté de l'illusion, les théories scientifiques ayant alors pour fonction de les dissiper afin de nous conduire à la réalité cachée derrière les phénomènes. Parfois encore on a jugé toute tentative d'atteindre une quelconque réalité en soi comme vaine. Il n'y a alors de réalité que dans la théorie. La connaissance se replie sur elle-même, guettée aussi bien par le relativisme que par l'idéalisme. Enfin, les plus idéalistes n'ont vu dans l'ordre des choses qu'une projection de notre esprit et de ses propres structures. Savoir si la science atteint la réalité ou seulement la surface scintillante et trompeuse des phénomènes est bien sûr une question d'importance. Savoir si la théorie n'est qu'une abstraction du réel ou si elle l'organise est aussi une réelle interrogation.
Toutefois, tout le monde sera d'accord pour reconnaître que les théories scientifiques s'intercalent entre le monde et nous, et participent de la construction du savoir. Ce détachement de la connaissance par rapport à la perception immédiate entraîne, quelles que soient, par ailleurs, les réponses que l'on apporte aux questions ci-dessus, une profonde dérive des concepts, la disparition de certains, la naissance de nouveaux.
C'est cette vie des interfaces théoriques que Gérard Chazal nous propose d'explorer à travers quatre grands domaines historiquement délimités : la géométrie, la physique, le calcul et les sciences de la vie et de la terre.
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Gérard Chazal enseigne la philosophie à l'Université de Bourgogne. Il a publié plusieurs ouvrages consacrés à la philosophie des sciences : Le Miroir automate : introduction à une philosophie de l'informatique (1995), Formes, figures, réalité (1997), Les Réseaux du sens (2000) et Interfaces, enquêtes sur les mondes intermédiaires (2002).
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