Synopsis
Triangle bleu dans le triangle vert des cartes d'Aquitaine, le Bassin d'Arcachon n'est pour le voyageur pressé qu'un insolite petit triangle d'eau évanescent, léger comme une bulle, accroché en un point infime au rivage dunaire du golfe de Gascogne. Si le grand triangle forestier qui l'entoure inquiète souvent par son immensité, le Bassin d'Arcachon donne l'impression de l'infiniment petit, de l'infiniment fragile, tant paraît dérisoire le tissu de chenaux emmêlés qui le rattache à l'Atlantique. C'est pourtant ce fragile écheveau qui nous le rend précieux puisque la vie vient de l'océan et que des hommes se sont toujours fixés sur des bords qui ne furent jamais un "territoire du vide". Les marins parlent de bassin de radoub ou de carénage. Les vieux dictionnaires de la marine emploient le mot de bassin pour signifier la partie retirée d'une rade ou d'un port. À croire qu'au beau milieu de deux cent trente-cinq kilomètres de rouleaux, après qu'on en ait franchi les passes, le monde amphibie de cette baie marine apparaît plus calme que la plus calme baie, plus inespéré que le plus sûr des ports. Arcachon n'est pas un simple sigle de localisation. Comme tous les noms anciens de mer, de montagne ou de forêt, il est chargé de peurs et de légendes qui lui sont propres. Les anciens n'étaient pas loin d'y voir des êtres de chair aux réactions redoutables. Ils les apprivoisaient, quelquefois. Comme Iroise ou Morbihan, Arcachon est un nom d'autrefois, un nom de mer qui suffisait à en exprimer l'emplacement et le caractère tout à la fois. Tout le monde sait cela à l'exception des géographes qui éprouvent le besoin un peu pédant de préciser s'il s'agit de montagne, de forêt, de mer, de petite mer... Ils en ont rallongé les noms au grand dam des nécessités d'inscription sur la carte. Probablement gênés par le caractère d'Arcachon qu'ils trouvaient trop calme pour être une mer, trop difficile d'accès pour être une baie, trop "sauvage" pour être une rade, ils lui ont donné pour qualificatif le terme de Bassin. C'est vouloir forcer le regard des voyageurs et s'imposer un peu trop insolemment comme guide. Alors, pour retrouver la nature et l'esprit de ces lieux, nous l'appelons Arcachon comme étant le nom depuis trop longtemps oublié d'un monde séduisant parce que vivant, captivant, grouillant d'activités, mais fort complexe en sa diversité.
À propos de l?auteur
Charles Daney est géographe et historien de la région d'Arcachon. Il vit au bord du Bassin auquel il a déjà consacré plusieurs ouvrages : Bassin d'Arcachon, baie sauvage (phot. de Régine Rosenthal), éd. Loubatières, 1988 ; Le Solitaire d'Arcachon, Thomas Illyricus (illust. de J. Guibillon), éd. Loubatières, 1998 ; Une histoire du Bassin, Arcachon entre landes et océan (coord.), éd. Mollat, 1995 ; Légendes d'Arcachon (croquis de Jacques Guibillon), éd. Charruey, 1995 ; Arcachon, mer fertile (phot. de Gilles d'Auzac), éd. Premier Pas, 1995 ; Bassin d'Arcachon, nez au vent (croquis de Jacques Guibillon), éd. Charruey, 1998. Ses autres publications sont : Le Transsibérien, éd. Hersher, 1980 ; Quand les Français découvraient l'Indochine, éd. Hersher, 1981 ; Catastrophe à la Martinique, éd. Hersher, 1981 ; Les Baleines, éd. Larousse, coll. "Globe-trotter", 1987 ; Contes de la mer de la lande et du vent, éd. Loubatières, 1990 ; Indochine, éd. Flammarion, 1992 ; Dictionnaire de la lande française, éd. Loubatières, 1992 ; Huîtres, moules, bivalves et cie, éd. Loubatières, 1998 ; Aliénor reine de légende, illustré par J. Guibillon, éd. Loubatières, 1999. Régine Rosenthal est photographe et vit à Arcachon. Elle a publié Bassin d'Arcachon (en collaboration avec Charles Daney), éd. Loubatières, 1994 ; Le Pèlerinage de la Ghriba à Djerba (conception et photographies), éd. Victor Traboulsi, 1994. Elle a participé à La Cuisine des Mousquetaires (éd. de la Presqu'île) et collabore régulièrement avec les éditions Sud-Ouest (L'Auvergne, L'Aveyron, La Cuisine des poissons, des coquillages et des crustacés, Le Chemin de Saint-Jacques de Compostelle) et les revues Terre sauvage, Détours en France, Maisons de Campagne, Les Jardins d'Éden, Rustica, L'Ami des Jardins... Elle publie en 2001 à La Renaissance du Livre : Armagnac, le mariage de la vigne, du chêne et de l'homme, texte de Chantal Armagnac.
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