Synopsis :
La Biennale de Lyon 2005 est une exposition qui, prenant en compte les diff?rentes ?tapes de sa conception, se propose d'articuler entre eux des th?mes compl?mentaires, reli?s par la notion de temporalit?, qui nous a servi de fil rouge.\n\nAborder le temps, c'?tait pour nous une mani?re de faire l'inventaire des ann?es quatre-vingt-dix, ? partir desquelles l'art fonctionne comme une sorte de banc de montage sur lequel les artistes peuvent recomposer la r?alit? quotidienne. Modification des vitesses de passage des formes, pauses, mises en boucle, diff?r?s, synchronisations, ralentis ou acc?l?r?s : pour les artistes des ann?es 1990-2000, le temps repr?sente un mat?riau de construction davantage qu'un simple support, et la ma?trise de la dur?e et des protocoles temporels de l'exposition est devenue un enjeu esth?tique majeur au m?me titre que celle de l'espace.\n\nIl s'agit de r?affirmer que l'oeuvre d'art est un ?v?nement avant d'?tre un monument ou un simple t?moignage, et l'esth?tique, aussi une affaire d'?nerg?tique. ? rebours des tentations actuelles du retour aux cat?gories traditionnelles de la peinture et de la sculpture (et de la vid?o), nous vou-lions insister sur le fait que l'art constitue une exp?rience qui engage le regardeur.\n\nNous avons ainsi ?t? amen?s ? prendre en compte l'impor-tance de l'h?ritage de l'art conceptuel (de Douglas Huebler ? Josephine Meckseper, en passant par John Miller, Erwin Wurm, Carsten H?ller ou Allora & Calzadilla) et du mouve-ment Fluxus (Yoko Ono, Erik Dietman, Dieter Roth, mais aujourd'hui Surasi Kusolwong ou John Bock), pour qui le temps de la production artistique ?tait indis-sociable du temps v?cu. Quelle est l'actualit? de ce questionnement ? N'est-il pas n?cessaire de rvaluer certaines pratiques qui nourrissent encore l'art d'aujourd'hui ?\n\nIl s'agit en tous cas d'une biennale d?barrass?e de toute monomanie prospective, qui ne s'inscrit pas dans cette rotation rapide des valeurs qui impr?gne parfois trop les grandes expositions internationales. Nous avons pr?f?r? le mode du dialogue : celui de Dieter Roth avec John Bock, de Tom Marioni avec Erwin Wurm ou Rivane Neuensch-wander, de James Turrell avec Ann Veronica Janssens, etc.\n\nAu point d'intersection de ces diff?rentes pistes se trouve la notion de longue dur?e : non pas la lenteur, qui s'av?re ?tre un jugement de valeur sur le temps, mais la dimension du projet. Le long terme est le temps du projet, du d?veloppe-ment durable, qu'il est important aujourd'hui de d?fendre contre le zapping g?n?ralis? et le turnover marchand.\n\nCe ne sont pas "les ann?es 70" en g?n?ral qui nous ont int?res-s?es, mais cette tentative de contre-culture qu'a ?t? l'exp?rience hippie, laboratoire de nouvelles formes de vie. Ces ann?es d'?mancipation et de remises en cause tous azimuths semblent, \npar ailleurs, contenir sous une forme encore virulente toutes les probl?matiques de ce d?but de vingt-et-uni?me si?cle : le f?mi-nisme, le multiculturalisme, la lutte des minorit?s sexuelles, la spiritualit? "New age", l'exp?rience communautaire et relationnelle, l'?cologie, l'orientalisme, la d?colonisation, le psych?d?lisme. Mais par dessus tout, elles constituent un mod?le de refus de la soci?t? de consommation. De la croissance z?ro au retour ? la nature, l'aspiration ? la "subversion par le bonheur" demeure intacte chez les artistes actuels, m?me s'ils empruntent d'autres voies et s'av?rent moins optimistes et plus complexes que leurs a?n?s. Toutefois, l'esprit exp?ri-mental de la contre-culture des ann?es 70 flotte sur cette Biennale 2005, avec La Monte Young et Marian Zazeela, Terry Riley, Tony Conrad, Brian Eno, Yoko Ono, Tom Marioni, Robert Crumb, Gordon Matta-Clarck, Robert Malaval, Jonas Mekas, Andy Warhol ou James Turrell. "Exp?rience de la dur?e" n'est toutefois pas une exposition historique, et nous n'avons pas l'ambition de monter une r?trospective, mais au contraire d'utiliser l'?nergie et les motifs de ces ann?es post-68 pour ?clairer le pr?sent.
À propos de la quatrième de couverture:
La Biennale de Lyon 2005 est une exposition qui, prenant en compte les diff?rentes ?tapes de sa conception, se propose d'articuler entre eux des th?mes compl?mentaires, reli?s par la notion de temporalit?, qui nous a servi de fil rouge.\n\nAborder le temps, c'?tait pour nous une mani?re de faire l'inventaire des ann?es quatre-vingt-dix, ? partir desquelles l'art fonctionne comme une sorte de banc de montage sur lequel les artistes peuvent recomposer la r?alit? quotidienne. Modification des vitesses de passage des formes, pauses, mises en boucle, diff?r?s, synchronisations, ralentis ou acc?l?r?s : pour les artistes des ann?es 1990-2000, le temps repr?sente un mat?riau de construction davantage qu'un simple support, et la ma?trise de la dur?e et des protocoles temporels de l'exposition est devenue un enjeu esth?tique majeur au m?me titre que celle de l'espace.\n\nIl s'agit de r?affirmer que l'oeuvre d'art est un ?v?nement avant d'?tre un monument ou un simple t?moignage, et l'esth?tique, aussi une affaire d'?nerg?tique. ? rebours des tentations actuelles du retour aux cat?gories traditionnelles de la peinture et de la sculpture (et de la vid?o), nous vou-lions insister sur le fait que l'art constitue une exp?rience qui engage le regardeur.\n\nNous avons ainsi ?t? amen?s ? prendre en compte l'impor-tance de l'h?ritage de l'art conceptuel (de Douglas Huebler ? Josephine Meckseper, en passant par John Miller, Erwin Wurm, Carsten H?ller ou Allora & Calzadilla) et du mouve-ment Fluxus (Yoko Ono, Erik Dietman, Dieter Roth, mais aujourd'hui Surasi Kusolwong ou John Bock), pour qui le temps de la production artistique ?tait indis-sociable du temps v?cu. Quelle est l'actualit? de ce questionnement ? N'est-il pas n?cessaire de rvaluer certaines pratiques qui nourrissent encore l'art d'aujourd'hui ?\n\nIl s'agit en tous cas d'une biennale d?barrass?e de toute monomanie prospective, qui ne s'inscrit pas dans cette rotation rapide des valeurs qui impr?gne parfois trop les grandes expositions internationales. Nous avons pr?f?r? le mode du dialogue : celui de Dieter Roth avec John Bock, de Tom Marioni avec Erwin Wurm ou Rivane Neuensch-wander, de James Turrell avec Ann Veronica Janssens, etc.\n\nAu point d'intersection de ces diff?rentes pistes se trouve la notion de longue dur?e : non pas la lenteur, qui s'av?re ?tre un jugement de valeur sur le temps, mais la dimension du projet. Le long terme est le temps du projet, du d?veloppe-ment durable, qu'il est important aujourd'hui de d?fendre contre le zapping g?n?ralis? et le turnover marchand.\n\nCe ne sont pas "les ann?es 70" en g?n?ral qui nous ont int?res-s?es, mais cette tentative de contre-culture qu'a ?t? l'exp?rience hippie, laboratoire de nouvelles formes de vie. Ces ann?es d'?mancipation et de remises en cause tous azimuths semblent, \npar ailleurs, contenir sous une forme encore virulente toutes les probl?matiques de ce d?but de vingt-et-uni?me si?cle : le f?mi-nisme, le multiculturalisme, la lutte des minorit?s sexuelles, la spiritualit? "New age", l'exp?rience communautaire et relationnelle, l'?cologie, l'orientalisme, la d?colonisation, le psych?d?lisme. Mais par dessus tout, elles constituent un mod?le de refus de la soci?t? de consommation. De la croissance z?ro au retour ? la nature, l'aspiration ? la "subversion par le bonheur" demeure intacte chez les artistes actuels, m?me s'ils empruntent d'autres voies et s'av?rent moins optimistes et plus complexes que leurs a?n?s. Toutefois, l'esprit exp?ri-mental de la contre-culture des ann?es 70 flotte sur cette Biennale 2005, avec La Monte Young et Marian Zazeela, Terry Riley, Tony Conrad, Brian Eno, Yoko Ono, Tom Marioni, Robert Crumb, Gordon Matta-Clarck, Robert Malaval, Jonas Mekas, Andy Warhol ou James Turrell. "Exp?rience de la dur?e" n'est toutefois pas une exposition historique, et nous n'avons pas l'ambition de monter une r?trospective, mais au contraire d'utiliser l'?nergie et les motifs de ces ann?es post-68 pour ?clairer le pr?sent.
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