Synopsis :
Le critique et historien de l’art David Sylvester (1924-2001) est à la fois très connu et profondément méconnu. Figure centrale de la scène artistique londonienne durant toute la seconde moitié du vingtième siècle, ses écrits forment une somme considérable, et son nom évoque un critique passionné et impitoyable qui a fortement marqué le paysage culturel et artistique de l’Angleterre de l’après-guerre. En revanche, dans notre pays, où il n’a jamais été un personnage médiatique, l’importance et la portée de l’œuvre de Sylvester ne sont que très peu connues en dehors des illustres entretiens menés avec Francis Bacon. Les trois textes autobiographiques qui composent ce volume offrent pour la première fois au lectorat francophone l’occasion d’en apprendre davantage sur la vie et l’œuvre de David Sylvester. * Memoirs of a Mug (« Mémoires d’un cornichon ») est probablement la première tentative autobiographique de David Sylvester. Les événements dont il est question se déroulent entre 1953 et 1959, années au cours desquelles il est lié à un groupe d’artistes et d’écrivains gravitant autour de Francis Bacon, qui s’adonnent quasi-quotidiennement à des équipées nocturnes dans les clubs de Soho. Certains d’entre eux, Lucian Freud en particulier mais aussi Bacon, sont à cette époque des passionnés de jeu. Portant sur des années décisives pour Sylvester, cet « autoportrait en joueur » dévoile les prémisses d’une évolution qui aboutira à faire de lui l’une des figures majeures du monde de l’art britannique de la seconde moitié du vingtième siècle. Curriculum Vitae est le seul des textes à avoir été publié du vivant de Sylvester. Rédigé pour ouvrir un recueil d’articles composé et publié en 1996, il a été conçu comme une introduction d'un catalogue d’exposition, offrant un aperçu « de première main » des principales étapes de sa carrière en tant que critique d’art, auxquelles s’entremêlent des considérations plus subjectives qui apportent un éclairage inédit sur ses goûts et ses centres d’intérêt, dont on comprend qu’ils dépassent largement l’art du XXème siècle. Enfin, Memoirs of a Pet Lamb (« Mémoires d’un petit biquet ») est le fruit de la reprise par David Sylvester du désir d’écrire le récit de sa vie, en commençant par le début, seulement quelques mois avant sa disparition en 2001. Il en résulte le récit truculent de ses années d’enfance et d’adolescence pendant l’entre-deux guerres, au sein d’une famille juive émigrée de la première génération, établie dans la banlieue de Londres.
À propos de l?auteur:
Né en 1924, David Bernard Sylvester rédige à partir de 1942 des critiques d’art pour l’hebdomadaire socialiste Tribune, dont George Orwell est le directeur littéraire. Un article sur Henry Moore attire l’attention de l’artiste, qui recrute l’auteur comme assistant à temps partiel. Sylvester organise la première rétrospective de Moore à la Tate Gallery en 1951. Dès les années 1960, il exerce une influence considérable à travers ses conférences et ses expositions, ainsi que par ses critiques, articles et catalogues. Proche de Francis Bacon et d’Alberto Giacometti, il leur consacre plusieurs expositions, monographies et essais de référence. Il élargit son horizon aux artistes non figuratifs, tels que Jackson Pollock ou Willem de Kooning, ainsi qu’au pop art. Il occupa divers postes dans de nombreuses institutions : Arts Council, équipe de production du British Film Institute, conseil d’administration des galeries Tate et Serpentine, direction des acquisitions du Musée national d’art moderne de Paris. Olivier Weil est critique et traducteur. Il a récemment publié une anthologie commentée d’essais sur l’art et d’entretiens d’artistes par David Sylvester : L’Art à bras-le-corps (L’Atelier contemporain, 2021).
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