Synopsis
Après les nombreuses versions tragiques de Tristan et Iseult qui nous sont parvenues des XIIe et XIIIe siècles, voici la version 2002, où l'on voit le petit Merlin, le cochon Jambon et l'ogre Tartine prendre quelques libertés avec la légende (et la tragédie). La douce Iseult broie du noir car sa vie amoureuse se présente mal. D'un côté, son papa, le roi veut qu'elle épouse Morholt ? une brute doublée d'un crétin autosatisfait. De l'autre côté, le chevalier Tristan lui fait une cour assidue, mais elle le trouve un peu froussard, pour un valeureux chevalier. Mais voilà qu'une nuit, occupée à ruminer de sombres pensées dans une forêt tout aussi sombre, elle s'assied sur Tartine sans le faire exprès. Et malgré le physique ingrat dudit Tartine, elle craque. Elle le trouve gentil. Quant à lui, il se met à fleurir ? il lui pousse un bouquet sur la tête, et c'est justement ce qui se passe quand un ogre tombe amoureux. Donc, Iseult intègre la chaumière des trois copains, Tartine devient gâteux avec la Zeuzeult à son Tartinous, et tout va bien, à deux détails près. D'abord, habituée au luxe, Iseult regrette le château paternel ? la chaumière ne comporte aucune salle de bains et on y bouffe des conserves. Ensuite, la situation contrarie Morholt, qui débarque dans le but de découper Tartine en rondelles ? ce que lui déconseille le rusé Renart, à cause de ces histoires de sensibilité féminine. Pourtant, à la suite d'un tournoi très désordonné où s'affronteront les deux prétendants, les choses rentreront dans l'ordre et Tristan épousera Iseult. Comment ? C'est de la pure magie, bien que Merlin se montre complètement inefficace ? il n'a pas révisé le chapitre des philtres. Le titre sonne bien et le reste est à l'avenant. Après avoir " arrangé " le mythe du Père Noël et le Roman de Renart, les trois copains nous sabotent Tristan et Iseult. Le résultat est une suite de gags irrésistibles, brillamment dialogués et dessinés. Notons au passage que le scénario, signé Sfar pour les précédents albums, est repris par Morvan, complice de Sfar sur la série Troll chez Delcourt. Morvan ne faiblit pas, tout en introduisant une nuance : les quatre premiers albums s'adressaient aux adultes et aux enfants. Celui-ci s'adresse plutôt aux enfants, qui sont priés de bien vouloir le prêter à quelques adultes triés sur le volet.
À propos des auteurs
Je suis né à Reims le 28 novembre 1969, j'ai habité pendant 9 ans à Versailles avant de revenir à Reims. C'est à BDBulle, la librairie de la femme de Sokal ("L'inspecteur Canardo")que j'ai découvert toute la BD dite adulte en cherchant la suite de "Métro Cassiopée, direction Châtelet" dans la série Valérian. J'avis 11 ans et j'achetais "La terre de la bombe", "L'Indien Français", "Les innommables", "Bastos et Zakousky", "Comanche", "L'incal", "Thorgal" et surtout le magazine "Gomme" (mon premier dessin publié dans le courrier des lecteurs). C'était le début de l'ère Glénat, à l'époque, ils ne sortaient qu'une BD par mois. J'ai redoublé ma quatrième et raté mon bac une fois. Heureusement, comme je suis de la fin de l'année, on avait l'impression que je n'avais qu'un an de retard. J'avais alors un peu peur de filles et dans le fond, je ne m'intéressais qu'à la BD. Mardi donc... En quatrième, j'ai rencontré Christian Lerolle, un des deux Color Twins, en deuxième terminale F Guréghian, l'autre moitié du duo. En seconde : Sylvain Savoia. Ensemble, on a commencé à collaborer à un fanzine qui s'appelait "Hors Gabarit". On a vite monopolisé les pages, ce fut une bonne formation. Là, j'ai rencontré un certain Yann Le gall avec lequel nous avons inventé la base de Zorn et Dirna dont le premier tome vient de paraître chez Soleil. Et dans le fanzine concurrent sévissait un certain Jab Jab Whamo. Ensemble, et pour rigoler, on a fait 120 pages d'un crossover entre Batman et Wolverine qui se passait après le Dark Knight. Tout ça a dû finir à la poubelle... Je suis parti en 1989 à l'école de Saint-Luc à Bruxelles (avec presque tout ce monde-là-là) dans le but d'apprendre le métier de dessinateur mais c'est là que j'ai arrêté de dessiner. J'ai surtout appris à sécher les cours mais aussi à parler avec des professionnels qu'une certaine Éliane qui tenait Forbidden World nous a fait rencontrer (Riff Reb's, Bodart, Th Robin, Qwack etc)... Avant, je n'osais pas leur adresser la parole, ils m'impressionnaient. Dans ce magasin, j'ai vraiment commencé à m'acheter des comics, même si ça m'intéressait déjà avant. Mais la période était bonne : Miller, Moore et autres Mazzuchelli faisaient bouger les super héros. Et puis Akira sortait en couleur chez Marvel. J'ai aussi découvert une librairie Japonaise dans laquelle j'ai commencé à acheter les mangas de Dragonball et Gunnm. Ils coûtaient 210 francs Belge, je m'en souviens. Au festival de Villeneuve D'Asc, comme on en avait marre de l'école, on a décidé de présenter à Zenda (alors indépendant) des projets d'albums dans lesquels je m'étais improvisé scénariste (comme quoi, l'improvisation...). Avec JJ Whamo, on avait imaginé une histoire de SF dans laquelle des dinosaures soldats qui attaquaient une planète de sados masos humains. C'était très trash, il devait y avoir deux albums et le titre de la série, c'était "Profond comme la haine"... Tout un programme. Avec Y Le gall, c'était la première version de Zorn et Dirna. Elle a été beaucoup retouchée depuis mais la base était la même. Avec S Savoia, nous avons proposé "Reflets Perdus". Ce dernier a été accepté, à notre grande surprise et notre grand plaisir. L'année suivante, j'ai passé le concours des beaux-arts mais je ne pensais qu'à travailler sur les projets. Je fus viré pour non-assistance aux cours en danger.J'ai donc fait mon service militaire à Mourmelon-le-Grand en tant que vaguemestre entre Février et Novembre 1992. L'album allait paraître quand les éditions Glénat ont racheté Zenda. Je ne sais pas s'il aurait paru si Whamo et moi n'avions pas signé la série "Horde" chez cet éditeur. Toujours est-il que nous n'en vendîmes que 1200 exemplaires, le reste allant fournir les bacs des soldeurs. Heureusement entre-temps, Akira était arrivé en France et marchait bien. Jean Claude Camano, directeur de collection, voulait lancer des séries Française dans cette mouvance. On s'est lancé dans le projet "Nomad" avec S Savoia. Le pari : 136 pages tous les six mois. Pour ce faire, Sylvain m'a présenté P Buchet qui travaillait avec lui dans une agence de communication. C'était un fan de SF, ça tombait bien, il s'est mis au design et au crayonné des pages technos. Dans la foulée, Jean-Claude a reçu le dossier d'un jeune dessinateur nommé Trantkat. Il avait déjà un univers de SF assez développé et le format de cette nouvelle collection l'intéressait. Nous nous sommes rencontrés, je me suis fondu dans le monde de Karl Hollister, son héros, et HK a vu le jour. Je travaillais alors en collaboration au scénario avec Th Trübe et V Trannoy (un des deux dessinateurs de Zorn et Dirna) "fabriquait" les décors. P Buchet a travaillé sur les deux premiers "Nomad" puis a eu envie de dessiner de ses propres ailes. Il a quitté son boulot de directeur commercial et s'est lancé dans l'aventure de la BD. La grande farandole des projets refusés a duré un an, le temps de vider toutes ses économies. Heureusement, Guy Delcourt (Chez qui je commençais Troll avec O Boiscommun et J Sfar, que j'avais rencontré par hasard dans ma voiture mais c'est une longue histoire...) nous a un jour demandé, au festival de Sierre, de préparer pour lui une série de Space Opéra. Le mot "Sillage" me trottait dans la tête depuis pas mal d'années, nous avons tout construit autour de lui."Nomad" et "HK" marchaient déjà pas mal en librairies mais les ventes de "Sillage" décollèrent d'un coup sec, aucun éditeur ne pouvait l'ignorer. J'en ai donc profité pour reprendre d'anciens projets (précédemment refusés partout) auxquels je croyais, pour les remettre au goût. C'est ainsi que "7 secondes" se fait chez Delcourt avec un ancien (plus jeune que moi) de St-Luc : G Parel, que "Zorn et Dirna" avec B Bessadi et V Trannoy se réalise chez Soleil, que "Reality-show" avec F Porcel sont en cours de réalisation chez Dargaud, que The Only One va sortir chez Glénat ou que "Al Togo" avec S Savoia (avec qui nous voudrions aussi refaire une mouture plus commerciale de "Reflets Perdus") se précise. Dans le même temps, je réalise avec JL Munuera pour Lanfeust Mag des histoires courtes du très hautain mythecin généraliste "Sir Pyle", qui soigne souvent les monstres envers et contre eux-mêmes. Ce projet était la première idée refusée d'une série pour le journal Maximum des éditions Bayard pour lequel j'ai finalement créé "L'archipel des mondes perdus" avec JJ Whamo. Et puis il y a les projets plus récents, tels que "Le cycle de Tschaï" avec Li-An adaptation d'une série de romans de Jack Vance), "La Mandiguerre" avec S Tamiazzo, "Continuum" avec JM Ponce, "Jolin la teigne" avec Ruben. Sans oublier des séries toutes chaudement signées comme "Trop de bonheur" avec S Lejeune et"L'homme qui rit" (d'après Victor Hugo) chez Delcourt, "Je suis Morte" avec NiKo Némiri chez Glénat ainsi que "CUB" avec Jab Jab Whamo, " Xénos" avec JL Munuera... et la reprise du scénario de "Merlin" (avec l'accord de Joann Sfar) avec ce même copain Espagnol chez Dargaud. Au chapître des reprises, le tome 4 de "Troll" est en route avec au dessin Thomas Labourot chez Delcourt. Comme si ce n'était pas assez, trois nouveau projets se sont signés début 2002, mais n'en parlons pas encore... Tout ça m'occupe presque à plein temps, la vie quotidienne s'occupe du reste...
José-Luis Munuera naît en 1972 en Espagne. Après avoir étudié les beaux-arts à l'université de Grenade, il devient dessinateur d'historietas. Mais la bande dessinée traverse une période difficile dans les années 1990, et Jose Luis Munuera s'offre une escapade à Angoulême. Il y rencontre Joann Sfar qui lui écrit les trois histoires des « Potamoks » (Delcourt). Le succès se faisant attendre, les deux auteurs proposent leur travail à un autre éditeur : Dargaud. C'est ainsi que voient le jour les aventures de Merlin, fameux magicien, accompagné de Tartine, l'ogre, et de Jambon, le cochon. La série trouve son public, et, lorsque Sfar n'a plus le temps d'écrire les scénarios, Jean-David Morvan lui succède. Munuera et Morvan se lancent alors dans le délirant « Sir Pyle S. » Culape (Soleil), puis, accompagnés de Philippe Buchet, ils imaginent « Nävis » (Delcourt), une série fantastique pour enfants. Suivront en 2004, chez Dupuis, les nouvelles aventures de Spirou avec « Paris-sous-Seine ». Depuis, Munuera enchaîne les succès avec, entre autres, chez Dargaud, « Sortilèges » (scénario de Jean Dufaux) et « Fraternity » (scénario de Juan Díaz Canales), et, chez Dupuis, « Les Campbell » et « Zorglub », deux séries qu'il signe seul. Virtuose dans la création comme dans la reprise, il collabore en 2020 avec les BeKa et dessine « L'Envoyé spécial », le soixante-cinquième tome de l'emblématique série de Raoul Cauvin, Salvérius et Lambil : « Les Tuniques bleues ». En 2021, on le retrouve chez Dargaud avec « Bartleby le scribe », une adaptation de la nouvelle éponyme d'Herman Melville. En 2022, c'est Charles Dickens qu'il adapte librement, toujours chez Dargaud, avec "Un chant de Noël".
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