127pages. poche. Broché.
Jean Racine naît en 1639 à La Ferté-Milon. Devenu orphelin très tôt, il est recueilli par sa grand-mère, religieuse à Port Royal. Il y reçoit une solide formation intellectuelle, puis rentre en classe de philosophie au collège d'Harcourt. En 1663, il crée sa première pièce représentée, La Thébaïde, suivie d'Alexandre en 1665. La décennie qui suit est alors la plus féconde de son existence : il fait jouer Andromaque (1667) puis Les plaideurs (1668), Britannicus (1669) Bérénice (1670) Bajazet (1672), et Mithridate (1673). Bénéficiant de l'appui de Colbert, le dramaturge rentre, la même année, à l'Académie Française. S'étant imposé face à Corneille (1606-1684) après le succès d'Andromaque, il est assuré des faveurs du jeune roi Louis XIV . Sa pièce suivante, Phèdre (1677), s'affirme très vite comme son chef d'œuvre, malgré l'échec des premières représentations. L'année suivante, Racine cesse cependant d'écrire pour la scène et devient l'historiographe officiel du roi, s'engageant dans la voie d'une existence plus bourgeoise vouée à l'éducation de ses nombreux enfants et à la piété la plus austère. Ses deux dernières tragédies, d'inspiration purement religieuse (Esther, 1689 et Athalie, 1691) seront écrites à la demande de Mme de Maintenon pour les jeunes filles de Saint-Cyr. Racine s'éteint à Paris le 21 avril 1699.
Né en 484 avant J.-C., Euripide aurait grandi dans une famille aisée. Disciple d'Anaxagore, de Protagoras ou encore de Socrate, il possède un esprit curieux ouvert à tous les courants de pensées et se nourrit des lectures des grands philosophes. Enclin à la solitude et à la méditation, il fut rejeté par nombre de ses contemporains qui voyaient dans son comportement une marque de dédain. La renommée lui fut accordée après sa mort, en 406 avant J.-C.. Il devint alors le modèle à suivre, autant par Sénèque, que par les tragiques italiens du XVIe siècle, puis, plus tard, par Lessing, Schiller et même Goethe. Outre de nombreux fragments, dix-sept tragédies d'Euripide ont été retrouvées, notamment, Andromaque, Les Bacchantes, Électre, Iphigénie en Tauride et Les Troyennes. Il s'est illustré par ses thèmes variés, sa technique d'argumentation et les libertés qu'il prenait avec la mythologie. Mais au centre de son inspiration se trouve un profond pessimisme, heureusement corrigé par son désir de croire : ses personnages, tendres et fragiles, sont tous emportés par le tragique destin des hommes et nous font penser à l'œuvre d'un autre poète, Virgile.
Annie Collognat-Barès, ancienne élève de l'École normale supérieure, agrégée de lettres classiques, professeur de latin et de grec en Lettres Supérieures au lycée Victor-Hugo à Paris, est auteur de nombreux ouvrages et guides qui commentent les grands classiques de la littérature. Elle a récemment publié chez Pocket un recueil d'extraits choisis dans l'œuvre de Laclos Amour, liaisons et libertinage (2008), Des troubadours à Apollinaire – Petite anthologie poétique (2009) et, en collaboration avec Catherine Bouttier-Couqueberg et Marguerite Vaudel, une édition des Liaisons dangereuses de Laclos (2008).