Synopsis
Sénégal, Gambie
Extrait
MUSIQUE ET DANSE
Des années avant la fantastique renommée internationale d'un Youssou N'Dour, d'un Ismaël Lô, d'un Baaba Maal (Toucouleur originaire de Podor, sur le fleuve), d'un Doudou N'Dyaye Rose (le célèbre percussionniste de Gorée, virtuose du sabar) et, récemment, du groupe Positive Black Soûl, les frères casamançais Touré Kunda avaient déjà contribué à faire connaître la musique sénégalaise en France. Formés à l'école de la rue dakaroise, Youssou N'Dour et son groupe Super Étoile faisaient des ravages dans leur pays bien avant que Peter Gabriel ne leur ouvre les portes de sa formation World Music qui allait les «révéler», selon le terme consacré, dans le monde entier au milieu des années 1980. Depuis, Youssou, qui parlait à peine le français et encore moins l'anglais, «F chante et s'exprime aussi aisément dans ces deux langues que dans la sienne, le wolof. À travers ses textes, il apparaît comme un grand frère, un guide (d'ailleurs Womat, le titre d'un de ses albums, signifie «le guide» en wolof) qui prône, entre autres, le civisme auprès des jeunes. Resté fidèle à son pays où il se produit régulièrement, il y a fondé une maison de production et des studios d'enregistrement (il fait vivre près de 130 personnes !) avec pour objectif de promouvoir les jeunes talents africains. Lokua Kanza (non sénégalais) ou Cheikh Lô en ont été les premiers exemples. Cheikh Lô a repris le rythme du mbalax cher à son maître, pour ponctuer des textes très marqués par son appartenance religieuse au mouridisme. D'ailleurs, de par son look un tantinet rasta - dreadlocks et vêtements en tissu africain assemblé façon patchwork -, il revendique son appartenance aux baye fall, les héritiers spirituels d'Ibrahima Fall, un disciple d'Amadou Bamba (voir, plus loin, la rubrique «Religions»).
Wasis Diop, quant à lui, est plus connu en France, où il réside, que dans son pays, bien qu'il soit le frère de feu le réalisateur Djibril Diop Mambety. Des rythmes traditionnels et contemporains accompagnent de très beaux textes à thème comme l'évocation des immigrés, des tirailleurs sénégalais, de l'unité africaine... Bien d'autres vedettes et groupes, tels que Super Diamono, Xalam (du nom wolof du luth à 5 cordes), Africando (rythme afro-cubain), pour n'en citer que quelques-uns, n'ont pas attendu d'être consacrés par le show-biz international pour faire danser les foules avec ferveur jusqu'à aujourd'hui, que ce soit dans les concerts ou les discothèques.
Allez ! à vous de jouer ! Essayez d'apprendre cette danse sexy qu'est le mbalax sur un morceau de Youssou N'Dour ou de Super Diamono. Récemment, une danse encore plus sexy a fait fureur dans les boîtes : le songama («attaque-moi» en wolof ; pas de commentaire s'il vous plaît), contestée par les partisans de l'ordre moral.
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