A l'église, elle contemplait toujours le Saint Esprit, et observa qu'il avait quelque chose du perroquet. Sa ressemblance lui parut encore plus manifeste sur une image d'Epinal représentant le baptême de Notre Seigneur. Avec ses ailes de pourpre et son corps d'émeraude, c'était vraiment le portrait de Loulou. L'ayant acheté, elle le suspendit à la place du comte d'Artois, de sorte que, du même coup d'œil, elle les voyait ensemble. Ils s'associèrent dans sa pensée... Et Félicité priait en regardant l'image, mais de temps à autre se tournait un peu vers l'oiseau.
Ces trois contes sont trois histoires extraordinaires où le fantastique religieux illumine la vie quotidienne. Flaubert s'est d'ailleurs inspiré pour deux d'entre eux d'un vitrail et d'un bas-relief de la cathédrale de Rouen.
La Légende de saint Julien l'Hospitalier, c'est le Moyen Age, ses seigneurs passionnés de chasse et ses lépreux.
Hériodas, c'est la Palestine au temps d'Hérode, avec ses intrigues de palais, l'occupation romaine et la danse sensuelle de Salomé réclamant la tête de saint Jean-Baptiste.
Un Coeur simple, c'est enfin la Normandie chère à Flaubert, Pont-l’Évêque et Trouville. Une vieille servante y a vécu et souffert. Elle finit par voir en son perroquet le Saint-Esprit lui-même. Trois chefs-d'oeuvre pleins de réalisme, de délicatesse et d'émotion.