Synopsis
A Poitiers vécut, dans l’entre-deux-guerres – ainsi en attestent les recherches d’un érudit local, étayées par les documents que recèlent diverses archives de la région – un certain Anatole Vasanpeine sur la vie minuscule duquel le présent récit a pour objet d’apporter un éclairage.
Obscur employé des bains-douches de Poitiers, Vasanpeine mena en effet, au fond de sa province natale, une insolite existence d’esthète – et /ou de pervers polymorphe – qui devait s’achever tragiquement. Doté et affligé à la fois de ce type de regard prédateur propre à l’artiste – ou à l’érotomane ? –, Vasanpeine fut soumis, dans le cadre de sa profession, à la permanente tentation de contempler, par quelque fissure propice, l’un ou l’autre des fragments de corps dénudés venus “s’exhiber” à leur insu dans les locaux des bains-douches. Perplexe avant que de se découvrir troublé, il notait dans ses cahiers (dont des extraits apparaissent dans le texte) des impressions plus en plus… ardentes. Cette vocation de voyeur tranquille trouva un moyen de se sublimer en la personne d’un très exotique photographe, Japonais de son état, ayant élu la ville de Poitiers pour lieu de son exil. Cet homme, providentiel, initia le poitevin à son art et aux différentes techniques de reproduction de l’image, nouvelles à l’époque, et surtout en ces lieux, permettant ainsi à Anatole de recomposer, à partir des fragments illisibles des corps nus “capturés” dans l’enceinte des bains-douches, le corps entier de l’insaisissable Eros en personne… Hélas, tel Icare, Vasanpeine, s’était par trop approché de ce divin soleil…
Avec ce récit singulier et allègrement mystificateur, qui reconstitute un destin mi-fictif, mi-réel, Alberto Manguel donne un petit traité subversif du détail érotique, inattendu et savoureux, enchâssé dans une allégorique parodie du fantasme.
À propos de l?auteur
Né en Argentine en 1948, Alberto Manguel, écrivain, traducteur, éditeur, a passé ses premières années à Tel-Aviv où son père était ambassadeur. En 1968, il quitte l’Argentine, avant les terribles répressions de la dictature militaire. Il parcourt le monde et vit, tour à tour, en France, en Angleterre, en Italie, à Tahiti et au Canada, dont il prend la nationalité. Ses activités de traducteur, d’éditeur et de critique littéraire le conduisent naturellement à se tourner vers l’écriture. Composée d’essais et de romans, son oeuvre est internationalement reconnue.
De 2015 à juillet 2018, il a dirigé la Bibliothèque nationale d’Argentine et réside actuellement à New-York. En 2020, il a fait don de sa bibliothèque, composée d'environ 40 000 volumes, à la ville de Lisbonne.
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