C'est l'"autobiographie bidon" de Rabo Karabekian. Né en Californie en 1916, ce fils de cordonnier d'origine arménienne va s'infiltrer dans le milieu de l'art new-yorkais. La perte d'un œil pendant sa drôle de guerre ne décourage pas ses dessins, ni ses desseins. Revenu en Amérique, il transforme une hangar à pommes de terre de Long Island en atelier. Porté par la vague de l'expressionisme abstrait, il fréquente les peintres Pollock, Rothko ou Gorky, mais ses toiles se désagrègent trop vite... "Nota bene hilarant" dans l'histoire de l'art, il finit vendeur de tableaux.
Et, comme toujours, Kurt Vonnegut est féroce, dénonçant ici les "énormes concentrations de papier-monnaie" ayant "permis à certaines personnes ou institutions d'attacher un sérieux démesuré, et donc inquiétant, à des œuvres qui n'étaient que pur délassement". Pu délassement aussi que cette œuvre d'un pulvérisateur du roman, repssant des couches de plus en plus vives et drôles sur les tribulations d'un artiste sans art.
Né à Indianapolis en 1922 de parents d’origine allemande, Kurt Vonnegut s’éteint à New York à l’âge de 85 ans, en 2007. Auteur de treize romans et autant de recueils de nou-velles, il est l'un des auteurs phares de la contre-culture américaine des années 60 et 70. Malgré le succès de son œuvre, il sombre dans l’alcoolisme et la dépression.