A propos de cet article
René Lacôte (1913-1971) Critique littéraire, poète et écrivain français Manuscrit autographe complet et signé de son recueil poétique La Saison Noire (Fresnes, 1944), écrit pendant la Seconde Guerre Mondiale et publié en 1945 par Raymond et Roger Piault (voir ci-dessous). 8 f. numérotés de 1 à 8 (21x13cm), 8 p., montés sur 5 double feuillets blancs (24x15), encre noire, très belle mise au net sans aucune rature ou correction. Trace de trombone sur le bord supérieur très prononcée sur le 1er feuillet puis s'estompant dès le 2e feuillet. Le cahier de 5 double f. est inséré dans une couverture grise originale entièrement enluminée à la gouache par l'éditeur, poète et artiste alésien Pierre André Benoit (1921-1993) dans une composition surréaliste avec un de ses profils de personnage caractéristiques derrière les barreaux d'une prison comme fixant un astre en surimpression sur l'un des barreaux. Couverture unique et composée à la main, signée PAB par l'artiste. On joint l'édition originale du recueil, au même format (15,5x24cm), imprimée à 200 exemplaires et publiée en 1945 chez Raymond et Roger Piault, avec le texte calligraphié, en feuilles, retenues par un lacet. Envoi autographe signé de René Lacôte à "Madame Irène Spinasse / avec le meilleur souvenir de René Lacôte". Provenance : exemplaire du bibliophile Jean-Louis Meunier qui a fait réaliser le montage du manuscrit et la couverture originale par son ami Pierre André Benoit dans les années 80. Né le 13 février 1913 au Fouilloux (au lieu-dit Ricot) en Charente-Inférieure (Charente-Maritime), mort à Bordeaux (Gironde) le 15 août 1971 ; poète, écrivain, libraire-bouquiniste, journaliste et critique littéraire (Les Lettres françaises, occasionnellement l Humanité) ; résistant ; membre du Parti communiste français, René Lacôte était le fils d un couple d agriculteurs, Louis Emilien Lacôte et Delphine Aima Eugénie Bernard. Interne au lycée Montaigne de Bordeaux, il sympathisa avec Gaëtan Picon, qui le décrit à cette époque comme déjà très attentif à la poésie mais fort peu à la politique. Picon l initia au surréalisme et à André Breton (Lacôte passa en conseil de discipline pour l avoir cité dans un devoir de français). Il vécut assez mal son service militaire, si l on suit les lettres échangées avec Max Jacob avec qui il avait débuté une correspondance amicale dès la publication de ses premiers poèmes. René Lacôte en effet participa très jeune au monde de la poésie et aux tentatives de renouveau poétique post-surréalisme : il fit paraître ses propres textes (Les Volets entr ouverts en 1930, à compte d auteur) tout en publiant dans les petites revues de poésie de province (Les Feuillets de l Îlot à Rodez ; La Hune à Lille). Ami de Max Jacob donc, admirateur de Léon-Paul Fargue, il fut aussi très proche dans les années 1936-1937 de Pierre Boujut, fondateur de la revue Reflets, devenue Regains « sous l influence du Front populaire, de quelques nouveaux amis nommés au comité de rédaction » dont Lacôte, et par admiration de Jean Giono, explique Boujut dans ses mémoires. Il fut également très tôt en contact avec les poètes membres de l « École de Rochefort » : son fondateur Jean Bouhier, ancien des Feuillets de l Ilot de Rodez, ou encore Michel Manoll ou Jean Rousselot, ce dernier fréquentant la librairie de Lacôte pendant la guerre. Monté à Paris à la veille de la guerre, Lacôte y avait en effet ouvert une librairie rue Vaneau que, bouquiniste, il spécialisa dans la poésie. Il y fonda en 1941 les éphémères Cahiers de Vulturne (cinq numéros en 1941 et 1942), du nom de la librairie, en hommage à Fargue. Elle servit de « boîte-aux-lettres » pour Les Lettres Françaises, la presse et l édition clandestines, et de lieu de rencontre pour la Résistance intellectuelle. Cela valut à Lacôte, le 22 février 1944, une arrestation puis un emprisonnement de quelques semaines à Fresnes, dont il tira ce poème : La Saison noire (Fresnes 1944) (repris dans Où finit le Désert en 1946).
N° de réf. du vendeur ABE-1728576932888
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