Présentation de l'éditeur :
Qu'est-ce qu'Ivan le Terrible ? Orson Welles lui reprochait son "penchant pour l'éloquence" qui en faisait à ses yeux "une démonstration vide et purement esthétique". C'est "l'œuvre scandaleuse par son existence même" disait Alexandre Astruc, et, selon Jacques Rivette, "l'apothéose" du "génie plastique" d'Eisenstein. C'est un film en deux parties, un scénario conçu pour trois parties, des dessins préparatoires, des photos, restes d'un tournage inachevé, une partition de Prokofiev retravaillée en un oratorio par Abram Stasevitch...Que le film soit mutilé, la seconde partie ayant été remontée, la troisième manquant à l'appel, ce qui reste est rien moins que somptueux. Ne serait-ce que pour cette raison, l'œuvre "vaut le détour", sinon la digression. Elle demande à être envisagée de près. Elle le mérite aussi parce qu'elle vient de l'enfer : conçue alors que se déroulait un combat impitoyable entre le peuple soviétique et le 3e Reich, elle l'a été par un homme en sursis qui a vu disparaître des amis proches, sans parler de millions d'anonymes, et qui ne pouvait pas ne pas savoir que dans cetteaffaire il jouait sa tête. C'est en effet un film sur le pouvoir, sur celui de Staline en particulier, une œuvre nécessairement ambiguë où certains verront sans doute de la duplicité. Le propos de cet ouvrage est, entre autres, de comprendre à travers l'usage de la figure du chiasme et du renversement, comment Eisenstein a joué avec le feu. Il intéressera les étudiants en art et cinéma des niveaux Masters 1 et 2, les étudiants slavisants et tous les passionnés de cinéma.
Biographie de l'auteur :
Jean-Louis Leutrat enseigne à l'Université Paris 3-Sorbonne Nouvelle l'histoire et l'esthétique du cinéma. Spécialiste du western et de l'analyse des films il a développé dans trois ouvrages une poétique du cinéma originale : Kaléidoscope (P.U.L., 1988), Vie des fantômes (Cahiers du Cinéma, 1995) et L'Autre visible (Klincksieck, 1998). Avec Suzanne Liandrat-Guigues il a publié notamment une trilogie sur les cinéastes de la modernité, Jean-Luc Godard simple comme bonjour (L'Harmattan, 2004), Jean-Daniel Pollet : Tours d'horizon (Editions de l'œil, 2005) et Alain Resnais : Car rien n'est écrit, n'est-ce pas ? (Cahiers du cinéma, 2006). Il est aussi un spécialiste de Julien Gracq.
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