The authors argue that wealth accumulation is shifting from income that is earned (salaries) to unearned (investments). They show how the current shift from computing to communicating will alter the process of wealth creation, accumulation, control and distribution.
A l'heure du Net, la richesse émane principalement de la sphère financière.
La richesse est en train de passer de la sphère réelle à la sphère financière et des institutions aux individus. Parce qu'ils n'hésitent pas à investir en Bourse, de plus en plus de particuliers deviennent les acteurs principaux de la nouvelle économie. Pour eux comme pour les entreprises, le risque n'est plus alors perçu comme une menace mais comme une opportunité.
D'ici à vingt ans, les individus commercialiseront leur "capital intellectuel" sur un nouveau marché.
Dans l'économie en ligne, les marchés sont de plus en plus fluides et l'importance des actifs intangibles, comme le capital intellectuel, croît au détriment du tangible. Bientôt le marché du capital humain (human capital) permettra à chacun d'optimiser son potentiel. Les entreprises devront investir, au sens littéral, sur leurs meilleurs collaborateurs.
La gestion du risque devient une dimension majeure du management.
Les entreprises devront gérer très précisément les risques inhérents à leurs activités. La création d'Unités de Risque Stratégique (Strategic Risk Units), en complément d'Unités de Business Stratégique (Strategic Business Units), permettra d'identifier, d'isoler, voire de commercialiser les risques sur les marchés financiers. --
Idées clés, par Business DigestDans ce nouveau livre qui n'est que la poursuite d'une réflexion entamée dans leur ouvrage précédent (Blur), Meyer et Davis conduisent une analyse sur quelques facettes de la transformation de nos économies . Si leur position sur le rôle du risque et la nécessité de son management est déjà d'actualité pour beaucoup d'entreprises, celle qu'ils développent sur la commercialisation du capital humain est nettement plus prospective. Mais le caractère provocateur de la démarche ne doit pas faire oublier que déjà surgissent les premiers indices de cette révolution. Pour nous en convaincre, il faut replacer les thèses de nos auteurs dans le cadre plus large de la création de valeur dans une Economie Connectée.
Même après le brutal ajustement que la bourse a connu au cours des dernières semaines, la création de valeur de la Nouvelle Economie reste exceptionnelle. Elle résulte d'une profonde transformation du fonctionnement de nos économies. Grâce à la connectivité, les marchés réels - celui des biens et service et celui des talents - adoptent peu à peu une organisation qui les rend plus efficients. Le marché financier vient faciliter et accélérer ce phénomène.
L'efficience accrue des marchés réels se manifeste dans le développement des places de marché électronique dans toutes les industries. Organisées autour d'acteurs majeurs souvent concurrents, elles ont comme objectif d'optimiser les processus d'achat. On estime que les gains de coûts de production qui en résulteront se situent entre 10 et 25 % selon les secteurs. La coopétition remplace la compétition.
De même, le marché réel le plus inefficient , celui des talents, commence à s'organiser. Dans une économie dominée par les intangibles (capital intellectuel et capital humain), cette évolution est inéluctable et, c'est l'un des points essentiel de Future Wealth. C'est ainsi que sont apparus des sites sur lesquels des individus ou des équipes peuvent mesurer la valeur de marché de leur capital humain et mettre aux enchères leurs compétences. Le marché de l'innovation et des brevets, encore plus opaque, bénéficie lui aussi de cette évolution : pl-x.com est un site sur lequel les entreprises peuvent commercialiser leur brevets inexploités à un prix déterminé par le marché.
Cette révolution a été rendue possible et est aujourd'hui accélérée par la capacité du marché financier à anticiper les évolutions économiques et surtout à les financer. Il joue un triple rôle dans cette nouvelle dynamique : il aide les entreprises à accélérer leur croissance et à développer de nouveau modèles de développement (comme les places électroniques) ; il leur donne les moyens d'attirer les meilleurs talents (stock options) ou d'utiliser ceux de partenaires (établissement de liens capitalistiques) ; enfin, et c'est l'un des points clef du livre, il crée les conditions d'un marché du risque.
Cette situation contraint les entreprises à réexaminer profondément leur techniques de management stratégique. La maîtrise des connections avec leur environnement devient une compétence critique. L'avantage compétitif d'une entreprise réside autant dans ses propres forces que dans le réseau qu'elle construit avec ses partenaires. Ce réseau lui permet de bénéficier de talents qu'elle ne peut plus détenir directement et d'augmenter son portefeuille d'options de croissance future.
Le marketing financier va devenir également essentiel : les activités de l'entreprise doivent être plus finement segmentées en fonction de leur profil de risque et de rentabilité afin d'optimiser leur gestion et leur financement. Les "traking stocks" qui permettent aux investisseurs de s'intéresser à une activité spécifique de l'entreprise, l'échange de produits ou de services contre des actions, l'intrapreneurship ou les externalisations de risques (assurance, couverture, ...) sont autant de manifestations de cette nouvelle stratégie de segmentation et de partage de risque.
Les frontières entre les marchés financiers et réels s'estompent et une nouvelle dynamique s'est créée entre les investisseurs, les clients et les talents : gare aux préjugés sur le fonctionnement de l'économie! -- Jean-Florent Rérolle -- -- Business Digest