A propos de cet article
Paris, 18 octobre 1917 : 3 pp. (178 x 138 mm) à l'encre bleue sur papier bleu, recto-verso. Lettre de jeunesse inédite, témoignage respectueux d'un jeune poète à son aîné : Mon cher Maître, une fois de plus tout un printemps s'exhale de la lettre que je déplie, et c est pourtant l'avant-dernier. Je ne crains pas que sa vertu miraculeuse un jour m'abandonne: mais, m adressant à son auteur, pourquoi dis- tinguerais-je à ma gratitude ce titre, entre tant d'autres. Moi qui, même à Verdun, puis malade, vous suis resté fidèle, je ne veux croire à votre oubli. Mieux, auprès de vous, sans le soupçon de crédit que j'essaie de me figurer, comment m'acquitterais-je de ma démarche? Mon ami Pierre Bertin doit assurer cet hiver la direction artistique du théâtre du Vieux Colombier. Il se préoccupe d organiser pour les matinées poétiques qui s'y tiendront, une série de conférences, et pour cela fait appel aux maîtres de la littérature contemporaine. Il m'a prié de lui servir d'introducteur auprès de vous. Aussi je me permets de joindre mes instances aux siennes. Au cas où vous nous feriez l'honneur d y céder, Pierre Bertin s'offrirait à aller vous voir. Je vous prie d agréer, mon cher Maître, l'hommage de ma très respectueuse admiration. André Breton 70 route de d'Aubervilliers, Pantin (Seine). Les matinées de poésie du Vieux-Colombier réunirent en 1917 Guillaume Apollinaire, Paul Valéry, Léon-Paul Fargue, André Gide ainsi que le destinataire de cette lettre. Francis Viélé-Griffin avait accueilli André Breton dès 1914, après la parution de ses premiers poèmes dans la revue symboliste La Phalange, dirigée par Jean Royère. Des années plus tard, dans ses entretiens radiophoniques, Breton s'acquitta de cet hommage envers le disciple de Mallarmé : «Vielé-Griffin, aujourd'hui très injustement oublié, à l'intérieur des cénacles symboliste et post-symboliste, était tenu pour un maître. Il était, des deux ou trois partants de 1885, celui qui s'était maintenu à l'abri des honneurs, à l'écart du bruit. En lui, je voyais l'antidote d'un Henri de Régnier. ».
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