lettre de henri sébastien dupuy bordes (1 résultats)

Pas de couverture. Etat : Bon. Pas de jaquette. Henri Sébastien DUPUY de BORDES (1746-1815), professeur de mathématiques aux écoles d'artillerie de Grenoble, de Valence, puis à l'école centrale de Grenoble ; il eut pour élève Napoléon Bonaparte et Henri Beyle (Stendhal) Lettre autographe signée. 2 pages et demie in-4. Grenoble, le 1er juillet 1800. Les principes d'éducation du professeur. Curieuse lettre d'adieu écrite à un adolescent qui est parti vivre loin du professeur et de sa famille. Ces derniers portaient apparemment beaucoup d'attention à son éducation. Dupuy de Bordes lui voue une profonde affection, le nommant à plusieurs reprises « mon Jules ». Paternaliste, il lui fait remarquer ses fautes et l'encourage à surmonter son « état apathique que la nature réclame de [lui] ». Il lui donne des conseils de vie stricts, des principes moraux à respecter, et l'oriente vers la recherche de Dieu afin de « maîtriser l'action des sens sur la pensée ». Il lui rappelle qu'il lui a promis de « se dépouiller absolument de ce ton enfantin » pour une « élocution mâle et nerveuse ». Le professeur lui recommande la lecture de Condillac : « C'est le seul auteur qui peut achever de détruire en toi toutes les idées minutieuses de détail si contraire à l'éducation d'un jeune homme ». Il poursuit : « fortifie donc ton âme et ton corps, rends l'un et l'autre inaccessibles aux impressions des sens ». Il aborde ensuite l'autre sexe et la vie sentimentale, insistant sur la différence des genres et l'impossible comparaison des éducations : « la nature s'y oppose (?) tu te rappelleras de tous les conseils que je t'ai donnés relativement à ce sexe consolateur dans tous nos maux, ne l'oublie jamais mon enfant? » et le somme de protéger sa mère et ses soeurs qu'il doit aimer « par-dessus toutes choses ici ». Autant Bonaparte fut admiratif de Dupuy de Bordes et, devenu empereur, le nomma officier de la Légion d'honneur, autant Stendhal n'eut pas la même reconnaissance : « c'était le bourgeois le plus emphatique et le plus paternel que j'ai jamais vu sans l'ombre de l'ombre d'un talent ».